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Affaire libyenne : ce que révèle l’audition de Nicolas Sarkozy par la police

Affaire libyenne : ce que révèle l’audition de Nicolas Sarkozy par la police

Le site français Mediapart a révélé le compte-rendu de la garde à vue de l’ex-président français Nicolas Sarkozy les 20 et 21 mars dernier, durant laquelle Sarkozy avait été signifié une triple mise en examen pour « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale » et « recel de détournements de fonds publics libyens ».

Le Parquet national financier (PNF) a requis le placement sous contrôle judiciaire de Nicolas Sarkozy, lui interdisant d’entrer en contact avec plusieurs personnes et de voyager au Qatar, en Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis, en Tunisie, en Égypte et en Libye.

Son ex-ministre Claude Guéant, l’intermédiaire Ziad Takieddine, l’homme d’affaires français d’origine algérienne Alexandre Djouhri, l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi Bachir Saleh, l’ancien chef des services secrets extérieurs libyens Moussa Koussa , son ex-ministre et ami proche depuis quarante ans Brice Hortefeux, l’ex-chef des services secrets intérieurs Bernard Squarcini, son ex-épouse Cécilia Attias ou encore l’ex-Premier ministre français Dominique de Villepin figurent dans la liste des personnes avec qui Nicolas Sarkozy ne peut entrer en contacter pour le PNF.

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« Les juges d’instruction ont confirmé le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, mais nous ne savons pas à cette heure si les termes de celui-ci sont en tous points conformes aux réquisitions du PNF », précise Medipart.

L’ex-président français a, sans surprise, formellement démenti les accusations portées à son encontre, niant particulièrement toute relation directe avec l’intermédiaire Ziad Takieddine et allant jusqu’à renvoyer la balle sur ses plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant. « Que Brice Hortefeux à titre personnel ait pu fréquenter [Takieddine], c’est sa décision », aurait déclaré Sarkozy, ajoutant plus tard ne pas savoir « quand, et combien de fois, [Ziad Takieddine] a vu M. Guéant, il s’en expliquera ».

« Je suis sans doute celui qui a le moins côtoyé M. Takieddine […]. Il est juste que je sois responsable de ce que j’ai fait. Et si jamais Brice Hortefeux ou Claude Guéant disait « c’est Nicolas Sarkozy qui nous l’a demandé », vous pourriez considérer que cela relève de ma responsabilité, mais ce n’est pas vrai, ils ne l’ont jamais dit », a affirmé l’ex-président de la France entre 2007 et 2012.

Nicolas Sarkozy aurait également nié toute connaissance de notes récupérées par les policiers français prouvant l’intervention de Ziad Takieddine auprès de Claude Guéant dans le cadre des négociations d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. « Vous m’apprenez l’existence de ces notes et je n’en savais rien », aurait déclaré l’ex-chef de l’État français.

Les enquêteurs interrogeront en outre l’ancien président français sur la location par Claude Guéant d’une chambre forte « si grande qu’un homme pouvait y entrer debout dedans » dans une agence de la BNP à Paris durant la campagne présidentielle de 2007. « Je ne savais pas qu’il y avait cette location avant de l’apprendre par la presse », aurait déclaré Sarkozy.

« Pour quelles raisons Claude Guéant a-t-il pris le temps, durant cette période si dense pour lui, de se rendre dans cette chambre forte à sept reprises entre mars et juillet 2007 ? », demanderont les policiers à Sarkozy, qui répondra n’avoir « aucune idée. [Guéant] ne m’en informait pas ». Claude Guéant pour sa part avait affirmé avoir loué cette chambre forte pour y entreposer des archives personnelles et des discours de Nicolas Sarkozy.

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