Politique

Agissements du Maroc : l’Algérie durcit sa riposte

Nouveau cran dans la riposte de l’Algérie aux « provocations » et « actes hostiles » du Maroc. Les deux pays n’entretiennes plus de relations diplomatiques depuis le 24 août dernier, Alger ayant décidé de les rompre après une série d’ « actes hostiles » de son voisin de l’ouest.

Six jours plutôt, le Haut conseil de sécurité (HCS) avait annoncé « la révision » des relations avec le royaume.

|Lire aussi : Algérie-Maroc : le casus belli qui a causé la rupture

Dès la mi-juillet, la diplomatie et les services marocains se sont distingués par des actes devant lesquels l’Algérie ne pouvait pas se taire.

Le représentant du Maroc à l’ONU Omar Hilale a appelé ouvertement à la partition de l’Algérie en apportant son soutien à « l’autodétermination » de la Kabylie, le ministre israélien des Affaires étrangères  a proféré des accusations et des menaces à l’égard de l’Algérie à partir du territoire marocain et la presse mondiale a révélé simultanément l’implication du Maroc dans une vaste opération d’espionnage visant principalement l’Algérie, à travers le logiciel israélien Pegasus.

Le Maroc tente, notamment à travers les discours « conciliants » du roi Mohamed VI, de faire porter à l’Algérie la responsabilité de la dégradation des relations entre les deux pays, mais il est à chaque fois trahi par les actes de ses diplomates.

Son ambassadeur à l’ONU Omar Hilale a récidivé sur la Kabylie fin août et cette semaine, c’est son représentant à Genève qui a déterré la vieille accusation sans fondement de la présence d’éléments du Hezbollah libanais dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.

Une accusation que Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, a qualifiée de « fable grotesque ». 

 Le HCS évoque la poursuite des « provocations » marocaines

Ce mercredi 22 septembre, le Haut conseil de sécurité s’est de nouveau réuni sous la présidence du chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune avec au menu cette persistance du Maroc dans la voie de la provocation.

Le HCS a décidé de riposter par la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions civils et militaires marocains ainsi que les avions immatriculés au Maroc.

« La réunion a été consacrée aux développements de la situation aux frontières avec la royaume du Maroc. Vu la persistance des provocations et des actes hostiles de la partie marocaine, le Conseil a décidé de la fermeture immédiate de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains, ainsi qu’à ceux portant une immatriculation marocaine, à partir d’aujourd’hui », indique un communiqué de la présidence de la République rendu public en fin de journée. Il s’agit d’un coup très dur pour le Maroc, dont les avions traversent l’espace aérien algérien pour se rendre au Moyen-Orient. 

À la veille de cette décision, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, s’est exprimé dans un entretien au média américain CNN sur la rupture des relations avec le Maroc.

 « L’Algérie a été extraordinairement patiente face à tous les actes que le Maroc a commis contre sa souveraineté et son unité. C’est pour cela que nous pensons qu’une telle décision (la rupture des relations) a envoyé le message approprié au gouvernement du Maroc pour lui signifier que nous ne pouvions nous permettre d’accepter davantage le comportement de ce pays voisin », a déclaré Lamamra.

Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté qu’une telle situation « ne pouvait durer davantage sans causer de dommages » et « risquait de mener les deux pays vers une voie non souhaitable ».

Les plus lus