Économie

Air Algérie : un DG par intérim dans un contexte de grave crise

Amine Debaghine Mesroua a été nommé ce lundi directeur général d’Air Algérie à titre intérimaire, a-t-on appris de source sûre, confirmant l’information donnée plus tôt par le site spécialisé visa-algerie.com.

M. Mesroua remplace ainsi Bakhouche Alleche, démis de ses fonctions 48 heures plus tôt suite à une décision du président Tebboune ayant également impliqué le limogeage du ministre des Transports, Lazhar Hani. Le ministre des Travaux Publics, Farouk Chiali, a été chargé de l’intérim au ministère des Transports.

Le limogeage du ministre des Transports, le PDG d’Air Algérie ainsi que le responsable du catering au sein de la compagnie aérienne nationale a été prise suite à « l’engagement d’une opération d’importation par la compagnie nationale Air Algérie de fournitures liée à l’activité de Catering et ce, sans tenir compte du contexte économique national et des orientations financières visant la gestion rationnelle des devises et la priorité à accorder à la production nationale », a fait savoir le Premier ministère dans un communiqué diffusé samedi.

M. Alleche avait été nommé DG par intérim d’Air Algérie en février 2017, en remplacement de Mohamed Abdou Bouderbala. Il a été confirmé dans ses fonctions en août de la même année. Il ne bouclera pas donc quatre ans à la tête de la compagnie aérienne nationale.

Amine Debaghine Mesroua occupait auparavant le poste de conseiller auprès du PDG d’Air Algérie. « Les frontières peuvent être ouvertes en toute sécurité aujourd’hui grâce à des tests Covid-19 systématiques », affirmait-il le 24 décembre dernier dans une contribution au quotidien Liberté, précisant que « les décisions finales restent, bien sûr, entre les mains des États et des gouvernements pour relancer le secteur de l’aviation civile. »

Air Algérie dans une zone de fortes turbulences

Ingénieur d’application des Travaux publics (promotion 1982 de l’École d’ingénieurs d’application des travaux publics d’Oran), M. Mesraoua a ensuite travaillé dans le secteur de l’aérien, et a occupé le poste de représentant de l’Algérie au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) au Canada.

La nomination de M. Mesroua comme intérimaire à la tête d’Air Algérie survient dans un contexte de grave crise pour la compagnie aérienne nationale, durement touchée par la suspension des vols internationaux depuis mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. L’ex-ministre des Transports Lazhar Hani a évalué à près de 40 milliards de dinars le manque à gagner d’Air Algérie à cause de la crise sanitaire.

Cette nomination survient aussi alors que la compagnie aérienne nationale fait l’objet de critiques acerbes sur la qualité de ses services, la cherté de ses billets et l’opacité qui entoure l’opération de rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger, depuis la fermeture des frontières en mars dernier. Ces critiques concernent l’établissement des listes des rapatriés.

Outre les pertes colossales subies en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 et le refus du gouvernement de rétablir les vols commerciaux internationaux, Air Algérie a entamé l’année 2021, sur une mauvaise nouvelle.

Selon le classement pour 2021 établi, lundi 4 janvier, par Airline Ratings, et repéré par le site visa-algerie.com, elle occupe une place peu reluisante dans la liste des compagnies les moins sûres. La compagnie aérienne nationale figure ainsi aux côtés de compagnies aériennes comme Nepal Airlines, Iran Aseman Airlines, Blue Wing (Suriname), Air Blue (Pakistan), Scat (Kazakhstan) et Pakistan International Airlines (PIA). « Nous sommes une compagnie très sûre », a répondu son porte-parole Amine Andaloussi.

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