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La chaîne française M6 interdite d’opérer en Algérie

La chaîne française M6 interdite d’opérer en Algérie

Le reportage de M6 sur l’Algérie, diffusé dimanche soir, n’a pas tardé à faire réagir le gouvernement algérien, qui a décidé de ne plus accorder d’accréditation à la chaîne française.

« Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en  Algérie, sous quelque forme que ce soit« , a indiqué le ministère de la Communication dans un communiqué, publié via l’agence officielle.

Le département de Ammar Belhimer précise qu’ »une journaliste franco-algérienne a assuré la  réalisation du film, avec l’aide d’un fixeur algérien, munis d’une fausse autorisation de tournage « .

« Une infraction au demeurant sévèrement sanctionnée qui restera inscrite au compte indélébile de ses auteurs qui auront à répondre aux poursuites prévues par l’article 216 du Code pénal algérien pour faux en écriture authentique ou publique« , menace le ministère de la communication.

Le ministère de la Communication ne manque pas de critiquer l’ensemble de la presse française, qu’il accuse de « chercher à nuire » à l’image de l’Algérie.

« Force est de constater qu’à l’approche de chaque rendez-vous électoral, crucial pour l’Algérie et son avenir, des médias français s’adonnent à la réalisation et la diffusion de reportages filmés et autres produits journalistiques, dans le vil but de tenter de démotiver le peuple algérien, notamment sa jeunesse« , critique le département de Belhimer.

Pour le ministère, il « n’est pas fortuit que ces médias, outillés pour exécuter un agenda visant à ternir l’image de l’Algérie et à fissurer la confiance indéfectible établie entre le peuple algérien et ses institutions, agissent de concert et à différents niveaux et supports« , poursuit le ministère de la Communication qui explique que M6 avait introduit, le 6 mars dernier, une demande d’accréditation de presse pour les membres de l’équipe de l’émission « Enquête Exclusive« , en vue du tournage d’un documentaire sur « la valorisation de l’essor économique et touristique de la ville d’Oran, ainsi que le multiculturalisme qui fait la richesse de notre pays« .

« Cette demande a reçu une suite défavorable des services des ministères de la Communication et des Affaires étrangères« , précise le ministère de la Communication.

Il ajoute que finalement l’équipe de M6 a « produit un tout autre documentaire diffusé hier 20 septembre 2020 à 23h10 (heure française) sous le titre : Algérie, le pays de toutes les révoltes, portant un regard biaisé sur le Hirak« .

« D’une durée de 75 minutes, ce film documentaire réalisé par le dénommé  Dahmane Ziane, traite du « Hirak » et de la jeunesse algérienne, à partir de  témoignages de trois jeunes algériens sur l’avenir dans leur pays« ,  rappelle-t-on.

Selon le ministère de la Communication, le producteur-présentateur Bernard De la Villardière  a « reconnu avoir eu recours à l’usage « de caméras discrètes » avant de souligner le choix « de nombreux journalistes anonymes » ayant travaillé pour ce qu’il prétend être une « enquête » ».

Le ministère de la Communication critique ensuite la qualité de cette enquête qui suscite une vive polémique en Algérie.

« Au final, censé dévoiler « la banqueroute du régime algérien », le produit  est une somme de trois témoignages insipides puisant dans les clichés les  plus réducteurs : d’abord, celui de Noor, une youtubeuse qui « rêve de  liberté en vivant des conseils de maquillage qu’elle donne aux femmes ».  Ensuite, Nardjes qui, elle, a décidé de vivre à l’occidentale dans un pays  jugé « ultraconservateur ». Enfin, Ayoub qui « rêve de voir un État islamique  naître en Algérie et s’est engagé à cette fin en politique« , détaille le département de Belhimer.

Le ministère indique que « les principaux concernés ont pris contact avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) et ont saisi les services de l’ambassade de France en Algérie, afin de porter plainte pour avoir été manipulés, hors de tout professionnalisme, de toute déontologie et de toute morale« .

« Un tournage clandestin supposé révéler +la face cachée+ de notre pays  s’est avéré être une somme d’anecdotes sans profondeur et sans rapport avec  la réalité socio-économique (en amélioration constante) et politique  (d’ouverture démocratique)« , assène enfin le ministère de la Communication.

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