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Algérie et Méditerranée occidentale : les ravages de la sécheresse

Algérie et Méditerranée occidentale : les ravages de la sécheresse

L’Algérie a connu un mois de mai et une première moitié de juin très pluvieux. Mais avant cet épisode de fortes précipitations, le pays et toute la région de la Méditerranée occidentale, notamment le Maroc, la Tunisie, l’Espagne, le Portugal et le sud de la France, ont connu une grave sécheresse qui a fortement impacté les réserves et les cours d’eau ainsi que les rendements agricoles.

Les prévisions de récolte dans les pays de la région sont faibles, note un rapport de l’Observatoire mondial de la sécheresse Copernicus (relevant du centre européen commun de recherche, CCR), qui cite, entre autres effets de la sécheresse dans les pays de la Méditerranée occidentale, la baisse de l’humidité du sol et du débit de rivières au si que le rabougrissement des plantes et des cultures pendant la période la plus cruciale de leur croissance.

L’Algérie a connu un automne et un hiver peu pluvieux et surtout un mois d’avril quasiment sans pluie. La faiblesse des précipitations dure depuis plus d’un an, selon le rapport qui révèle l’ampleur du manque d’eau induit par la sécheresse dans les pays de la région.

La situation a été aggravée par les températures caniculaires enregistrées pendant le mois d’avril. En Espagne, au Portugal, en Algérie et au Maroc, les températures ont tourné autour de 40 degrés.

Entre mai 2022 et avril 2023, 2,5°C à 4°C de plus que la moyenne ont été enregistrés dans ces pays.

En 2022 déjà, une sécheresse « grave à extrême » s’est développée en Europe, mais les conditions à la fin du printemps 2023 étaient pires en Méditerranée occidentale, indique le rapport.

Ce qui a impacté les ressources en eau, l’agriculture et même la production d’énergie. En Andalousie par exemple, les barrages et autres réserves d’eau ne sont qu’à 25 % de leur capacité.

Algérie, Maroc…: de faibles rendements agricoles attendus

La majeure partie de la région est désormais en état d’alerte suivant l’indicateur de sécheresse, qui intègre les données sur les précipitations, l’humidité du sol et les anomalies de la végétation.

Le manque d’eau a considérablement affecté la végétation et les cultures au milieu de la période de croissance, entraînant des semis retardés et de faibles prévisions de rendement. Des récoltes ratées et des fruits plus petits sont les effets les plus notables sur la végétation dans la péninsule ibérique, en Afrique du Nord et dans le centre-sud de la France.

Au Maghreb, déplore le rapport, les prévisions de rendement agricole se sont encore détériorées et sont bien en deçà des niveaux moyens. Les cultures ne devraient pas fleurir au Maroc, en Algérie et en Tunisie.

Les prévisions de rendement sont aussi inférieures à celles de 2022 en Espagne et au Portugal où les superficies ensemencées en cultures d’été ont été considérablement réduites.

Au Portugal, la céréaliculture et l’élevage sont les secteurs les plus touchés, indique le rapport. Celui-ci estime que si des températures largement supérieures à la moyenne et le manque de pluie se poursuivent, la situation pourrait devenir encore plus critique.

Pour l’été prochain, les scientifiques du CCR estiment qu’il présente un risque élevé de voir les ressources en eau atteindre « un état critique ». D’où la nécessité, ajoutent-ils, de mettre en œuvre des mesures de gestion.

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