La saison estivale approche et le système de réservation d’Algérie Ferries n’est pas tout à fait au point. « Il est mal conçu », accuse un député de l’émigration qui tire la sonnette d’alarme.

Plusieurs points noirs ont été soulevés lors d’une récente rencontre entre des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) et le PDG d’Algérie Ferries.

Dans un premier post sur les réseaux sociaux, le député de la communauté algérienne établie à l’étranger, Tawfiq Khedim, a résumé la teneur de la rencontre qui a porté sur le fonctionnement de la compagnie maritime algérienne dans tous ses aspects.

L’élu est revenu avec une autre publication dans laquelle il a partagé son intervention devant le PDG, axée sur le système de réservation d’Algérie Ferries.

« Les problèmes du transport maritime sont dus au système de réservation », dit-il d’emblée.

Les clients se plaignaient de certaines pratiques dues à l’ancien système de réservation et c’est pourquoi la direction de la compagnie en a mis en place un nouveau.

« L’idée était bonne, mais la bonne intention ne suffit pas », déclare l’élu du Mouvement de la société pour la paix (MSP).

Le problème, selon lui, c’est que le nouveau système d’Algérie Ferries est « mal conçu » et n’est pas encore « fonctionnel correctement ». Il a été lancé « sans période de test ».

Algérie Ferries : la mise en garde d’un député de l’émigration

Parmi les dysfonctionnements constatés, il cite l’impossibilité d’effectuer des modifications après une réservation, y compris pour les mineurs.

Sans possibilité de modification en ligne, Algérie Ferries ne peut pas connaître le nombre réel de places disponibles dans ses navires, fait-il remarquer, ajoutant que le problème a été soulevé il y a une année, mais il n’a pas été pris en charge. « Comment affronter la saison estivale avec ce système ? », appréhende-t-il.

Algérie Ferries veut créer son propre système de réservation. Elle a confié sa conception à une start-up algérienne. Mais le temps passe et la compagnie se retrouve au cœur des critiques à cause de son système de réservation en ligne qui ne fonctionne pas.

En septembre et octobre derniers, rappelle le député, des gens ont été bloqués à l’étranger à cause de la suspension des navettes d’Algérie Ferries, ce qui a profité à des compagnies maritimes étrangères qui faisaient le plein.

« Combien la société a-t-elle perdu ? Qui est responsable du lancement du nouveau système ? Il faut définir les responsabilités », a-t-il lancé devant le PDG.

« Il faut des enquêtes et demander des comptes, c’est de l’argent public », ajoute-t-il.

Le député a aussi évoqué des doléances de clients empêchés d’embarquer à bord des navires d’Algérie Ferries à partir de l’étranger avec des véhicules utilitaires.

Outre le système de réservation, les députés qui ont rencontré le PDG ont soulevé plusieurs autres points, dont les prix des billets, l’état de la flotte et la corruption.

Au cours de la rencontre, il a été annoncé une réduction de 50 % sur les prix des billets pour les membres de la communauté algérienne établie à l’étranger pendant 40 jours à partir du début du prochain mois de Ramadan. Les deux parties ont convenu de se revoir dans un mois dans une rencontre d’évaluation.

Le cas d’Algérie Ferries illustre les difficultés pour relancer la compagnie maritime nationale qui peut offrir des solutions de mobilité aux Algériens résidents à l’étranger qui se plaignent de la cherté des billets et les problèmes pour trouver des places dans les navires et les avions afin de rentrer au pays.

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