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Algérie – France : bras de fer autour des visas diplomatiques

Algérie – France : bras de fer autour des visas diplomatiques

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La France a réagi ce mercredi 21 mai au dernier communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien concernant l’accord bilatéral de 2013 d’exemption réciproque de visas pour les porteurs de passeports diplomatique et de service 

Bien que ce soit la partie française qui a initié les premières mesures remettant en cause cet accord, Paris dénonce une décision « particulièrement brutale » d’Alger.

Lundi 19 mai, la diplomatie algérienne a dénoncé une remise en cause de fait de cet accord algéro-français. « Il apparaît dans la pratique que le gouvernement français tend vers le gel ou la suspension de l’accord de 2013, en évitant soigneusement d’en assumer les responsabilités et les conséquences« , a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, promettant d’y répondre par »une application stricte de la réciprocité à la juste mesure du manquement de la partie française à ses obligations et engagements ».  

S’exprimant ce mercredi à Bruxelles avant le début d’une rencontre Union européenne – Afrique, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a estimé que "les autorités algériennes ont pris des décisions particulièrement brutales concernant les titulaires de passeports diplomatiques envoyés par la France en Algérie". 

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« Ce sont des décisions très regrettables qui remettent en cause les accords qui régissent la relation entre la France et l’Algérie, en particulier l’accord de 2013 », a ajouté Barrot, accusant encore l’Algérie d’avoir décidé d’« interrompre brutalement un dialogue qui s’était pourtant rouvert entre nos deux pays ».  

Pourtant, les premières violations de l’accord en question ont émané, comme l’a souligné la diplomatie algérienne, de la partie française. Le 11 mai, l’Algérie avait demandé le rapatriement d’agents français affectés en Algérie dans des conditions irrégulières et il n’était nullement question d’imposer le visa aux porteurs d’un passeport diplomatique français. 

Mercredi 14 mai, le même Jean-Noël Barrot a annoncé "le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visas ». 

Samedi 17 mai, la presse française a dévoilé un document de l’état-major de la police française indiquant que « tous les ressortissants algériens, titulaires de passeports diplomatiques ou de service, sont soumis à l’obligation de détenir un visa pour franchir les frontières extérieures françaises ».

Après la divulgation de ce document, le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi dans son communiqué de lundi dernier.  

En avril dernier, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau avait menacé à plusieurs reprises que la prochaine étape de la « réponse graduée » vis-à-vis de l’Algérie pourrait être la remise en cause de l’accord d’exemption de visas pour les porteurs diplomatiques. Un ancien haut responsable à la présidence de la République et la femme d’un ambassadeur d’Algérie, porteurs de passeports diplomatiques, ont été refoulés de France au début de l’année, dans un contexte e grave crise entre les deux pays.

En réponse, les autorités algériennes ont demandé aux porteurs de passeports diplomatiques d’éviter de se rendre en France ou de transiter par ce pays.

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