Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la France ont chuté de 21 % durant le premier trimestre 2025. Michel Bisac, président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, décrypte dans cet entretien à TSA, les raisons de cette baisse, et évoque l’impact de la crise entre Alger et Paris sur les entreprises françaises en Algérie.
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la France ont fortement baissé durant le 1er trimestre 2025. À quoi cette baisse est-elle due ?
Il est vrai que sur le premier trimestre 2025, selon les chiffres publiés par les Douanes françaises, la baisse est de quelque 21 %. Il faut toutefois nuancer ce chiffre global en détaillant par secteur d’activité.
En effet la plus forte baisse (voir l’arrêt total) porte sur les produits de la culture et de l’élevage. Cela correspond à une volonté forte annoncée par le président Abdelmadjid Tebboune d’arriver à une autosuffisance alimentaire d’ici à début 2026.
Par contre. Nous retrouvons des secteurs en forte progression comme par exemple les produits de la construction automobile plus de 32 % et les articles d’habillement plus de 41 %. L’Algérie régule ses importations en fonction de ses besoins et des progrès à marche forcée de sa production nationale.
L’économie est-elle finalement rattrapée par la crise politique ?
À ce jour aucune instruction officielle n’a été donné pour suspendre ou limiter les relations économiques avec la France. Si tel était le cas, comme cela a été décidé pour l’Espagne il y a 2 ans pour des raisons identiques, la totalité des échanges avec la France serait à l’arrêt.
On ne peut pas nier l’influence de cette crise sur les échanges avec la France mais il y a d’autres raisons plus techniques comme par exemple la suppression de l’Algex (Agence algérienne de promotion des exportations) qui pour le moment n’a pas été remplacée.
Quelles sont les attentes des entreprises françaises basées en Algérie ? Est-ce qu’elles subissent de la crise ?
Les entreprises françaises installées en Algérie connaissent bien le pays et elles savent s’adapter à la situation en appliquant les directives données par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Elles continuent à faire de bonnes affaires dans un environnement qui reste favorable. Les Français sont toujours bien accueillis en Algérie et leurs produits et savoir-faire toujours aussi appréciés.
Comment sortir de cet engrenage ?
L’engrenage est uniquement politique et j’espère que la raison l’emportera. Le plus vite serait le mieux.
