
Une première en Algérie. Un député de l’Assemblée populaire nationale (APN) a saisi le gouvernement via une question écrite rédigée exclusivement en tamazight.
La question est adressée par le député indépendant de Béjaïa, Mohamed Hani, à Kaoutar Krikou, ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie. Elle porte sur des insuffisances dans la collecte des déchets ménagers dans la wilaya de Béjaïa.
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« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance, en ma qualité de député de l’Assemblée populaire nationale, la préoccupation des habitants de la ville de Béjaïa concernant le dépôt des déchets ménagers au niveau de Boulimat… ».
C’est la traduction de l’entame de la question adressée par l’élu à la ministre qui a été entièrement rédigée en tamazight.
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En attendant de savoir dans quelle langue le député recevra la réponse de Mme Krikou, il reste que son initiative est une grande première qui fera date dans le processus d’institutionnalisation de la deuxième langue officielle de l’Algérie.
Après un long processus revendicatif, tamazight est consacrée dans la Constitution comme langue nationale en 2002, puis comme langue nationale et officielle aux côtés de la langue arabe en 2016.
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Tamazight : une première au Parlement algérien
« Tamazight est également une langue nationale et officielle. L’État œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national », est-il stipulé dans l’article 4 de la Constitution.
Le texte fondamental ajoute qu’il est créé « une Académie algérienne de la langue Tamazight, placée auprès du président de la République ».
Cette académie, « qui s’appuie sur les travaux des experts, est chargée de réunir les conditions de la promotion de Tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue officielle ».
Cette consécration est rendue irréversible par l’article 222 du même texte qui stipule que toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte à, entre autres, « Tamazight comme langue nationale et officielle ».
Cette langue a fait d’énormes avancées, entrant dans l’enseignement et les médias, mais elle n’est toujours pas utilisée dans l’administration.
L’initiative du député Mohamed Hani peut être considérée comme un pas dans le sens de son usage effectif dans la vie nationale à tous les niveaux.