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Algérie Télécom : un gâchis sans fin

Algérie Télécom : un gâchis sans fin

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion d’Algérie Télécom entre 2010 et 2015, que nous avons publié, a dévoilé la face cachée de l’opérateur historique de téléphonie. Pendant des années, cette entreprise publique a été gérée à la hussarde, en l’absence de contrôle et de toute rigueur.

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La liste des anomalies dévoilées par la Cour des comptes dans son rapport de 62 pages est très longue : attribution douteuse de contrats, absence de contrôle interne, une masse salariale énorme, érosion des bénéfices, des directions sans aucune existence réelle, un trou dans les comptes de l’entreprise…

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Pendant au moins cinq ans, la gestion d’Algérie Télécom n’a obéi à aucun critère managérial. Elle était menée d’une façon hasardeuse, ce qui explique enfin les dysfonctionnements de l’opérateur et son incapacité à fournir une prestation de qualité à ses clients.

L’équipe dirigeante, a certes été limogée par la ministre Houda Feraoun, qui sans doute s’était aperçue de la catastrophe, dès sa nomination en juin 2015. Mais les dégâts sont profonds. Le successeur d’Azouaou Mehemel aura beaucoup de mal à redresser une entreprise gangrenée par les mauvaises pratiques managériales, quasiment impossible à redresser.

Les dernières perturbations sur le réseau internet et la manière avec laquelle Algérie Télécom communique sur l’incident montrent qu’un changement de PDG n’est pas suffisant pour mettre fin aux mauvaises habitudes.

Pendant des années, Algérie Télécom a entretenu l’illusion d’un opérateur qui fonctionne normalement, qui gagne de l’argent, qui peut doter le pays d’une infrastructure téléphonique moderne et aller à la conquête d’autres marchés en Afrique.

Ses comptes n’ont jamais été rejetés par les commissaires aux comptes et son assemblée générale a toujours validé les décisions de son management. Ce qui pose des questions sur les responsabilités des uns et des autres dans ce chaos.

Pourtant, Algérie Télécom a tout pour réussir. Disposant d’un monopole total sur la téléphonie fixe et l’internet fixe dans un marché très dynamique, cette entreprise publique n’a pas besoin de grands efforts de gestion pour réaliser des bénéfices.

Le cas d’Algérie Télécom n’est pas unique. En réalité la majorité des entreprises publiques sont dans la même situation.

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