L’affaire des 27 Algériens en provenance de Londres et bloqués depuis un mois à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle de Paris fait désormais beaucoup de bruit.
Il y a trois jours, le sénateur Abdelouahab Benzaïm avait interpellé les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, le premier sur la situation que vivent ces ressortissants algériens dans un aéroport français, critiquant notamment la décision de l’Algérie de suspendre les vols de rapatriement et le second sur le refus de ses services d’accorder des autorisations de sortie du territoire national pour certaines catégories de citoyens.
Ce mercredi 24 mars, le même parlementaire est revenu à la charge dans une lettre ouverte à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, dans laquelle il lui demande de « rectifier le tir » et de procéder au rapatriement de ces Algériens dans les plus brefs délais.
Le sénateur entame sa lettre par une série d’interrogations : « Êtes-vous au courant que des citoyens algériens et leurs familles sont bloqués à l’aéroport Charles De Gaulle à Paris depuis plus d’un mois ? Savez-vous que ce sont les associations caritatives étrangères qui leur donnent à boire et à manger et qui leur assurent une couverture sanitaire ? Savez-vous que parmi eux, il y a des malades, des enfants et des femmes ? »
Il poursuit en attirant l’attention du ministre sur le fait que la presse mondiale s’est saisie de cette affaire, lui rappelant le devoir de l’État algérien de prendre en charge ses ressortissants et de les rapatrier.
Benzaïm estime que même si ces Algériens ont fauté en programmant le voyage, ils ne méritent pas d’être ainsi « punis ». Il bat en brèche ensuite l’argument de l’arrêt des vols de rapatriement, signalant que des vols vers l’Algérie ont lieu quotidiennement et « transportent des sportifs, des personnalités, des artistes… ».
« Vous marquez un point noir dans votre parcours professionnel »
« Vous marquez un point noir dans votre parcours professionnel et dans celui du ministère des Affaires étrangères qui nous a habitués à être aux côtés de notre communauté quelles que soient les difficultés. Cette fois, vous faites une erreur d’appréciation et vous vous trompez dans votre attitude », reproche Benzaïm à Sabri Boukadoum.
« Je vous invite Monsieur le ministre à rectifier le tir en procédant à leur rapatriement dans les plus brefs délais. C’est leur droit constitutionnel et humain », plaide le sénateur.
Le blocage de 27 Algériens à l’aéroport de Roissy a commencé fin février. Ayant réservé des billets sur un vol d’Air Algérie prévu le 27, ils ont été informés de l’annulation de leur réservation à cause de la décision des autorités algériennes de suspendre tous les vols de rapatriement pendant le mois de mars.
Mais ils ont quand même fait le voyage à Paris, expliquait jeudi dernier l’ambassade d’Algérie en France dans un communiqué. La même source avait précisé que les ressortissants en question sont des résidents au Royaume-Uni et qu’ils avaient refusé la proposition de prendre en charge leurs billets de retour à Londres.
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