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Algériens de France : la justice saisie après les propos choquants de Noëlle Lenoir

Noëlle Lenoir a tenu des propos choquants sur les Algériens de France. La députée Sabrina Sebaihi et une association de la diaspora saisissent la justice.

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Algériens de France : la justice saisie après les propos choquants de Noëlle Lenoir
Par Oleksii / Adobe Stock
Thinhinane Lardjane
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À la suite du grave dérapage de Noëlle Lenoir, présidente du Comité de soutien à l’écrivain Boualem Sansal, sur les Algériens de France, les assimilant tous à de potentiels terroristes, la justice française a été officiellement saisie ce lundi 11 août.

La députée écologiste, Sabrina Sebaihi, d’origine algérienne, a saisi la procureure de Paris. De même, une association algérienne en France a adressé une requête au tribunal administratif de Paris, réclamant de prononcer des sanctions contre la chaîne CNews.

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Intervenant vendredi 8 août lors de l’émission L’Heure des Pros de CNews, Noëlle Lenoir, en sa qualité de présidente du Comité de soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a dépassé toutes les bornes, en assimilant clairement les Algériens de France à des criminels.

« Vous avez des millions d’Algériens qui présentent des risques majeurs, qui peuvent sortir un couteau dans le métro, dans une gare, dans la rue, n’importe où, ou prendre une voiture pour rentrer dans une foule… », a-t-elle déclaré, sans qu’elle soit rappelée à l’ordre par l’animatrice de la chaîne du groupe Vincent Bolloré.

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La députée franco-algérienne Sabrina Sebaihi saisit la justice contre Noëlle Lenoir

Les propos de Noëlle Lenoir (ancienne ministre des Affaires européennes sous Jacques Chirac entre 2002 et 2004), qui témoignent d’une stigmatisation décomplexée des Algériens de France, notamment par les cercles de l’extrême droite, ont suscité de nombreuses réactions de condamnations.

Pour la députée écologiste, Sabrina Sebaihi, assimiler des millions d’Algériens vivant en France à des criminels est loin d’être une opinion, mais « un délit ». Et la haine et la stigmatisation « ne peuvent être tolérées » en France.

Ce lundi 11 août, elle a annoncé avoir saisi la procureure de la République de Paris pour porter à sa connaissance « l’existence de faits pouvant constituer une infraction », et ce, en se basant sur l’article 40 du Code de procédure pénale.

Après avoir cité les propos tenus par l’ancienne ministre dans sa lettre, Sabrina Sebaihi explique qu’ils « généralisent un risque criminel à des millions d’Algériens sur la seule base de leur nationalité ».

Toutefois, ajoute la parlementaire, « l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sanctionne la provocation publique, à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe en raison de son origine ou de sa nationalité ».

Elle estime que les propos « stigmatisants et diffamatoires » venant d’une ancienne ministre sur une chaîne de grande écoute « n’ont pas lieu d’être et doivent être sanctionnés », surtout « dans le climat actuel marqué par les propos politiques et médiatiques de plus en plus violents à l’égard des Algériens ».

Une association algérienne demande d’infliger des sanctions à CNews

De même, l’Union française des binationaux et de la diaspora algérienne a adressé une requête au tribunal administratif de Paris contre la chaîne CNews, à cause des propos proférés par l’ancienne ministre.

Selon l’association, les propos tenus sont susceptibles de recevoir les « qualifications d’incitation à la haine raciale et de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe en raison de son origine nationale ».

« L’urgence est caractérisée », selon l’association, par « le risque immédiat de troubles à l’ordre public et de violences contre les personnes visées et la diffusion nationale en direct d’accusations stigmatisantes visant un groupe déterminé ».

Ainsi, elle demande au juge des référés « d’ordonner à CNews la diffusion immédiate, à une heure de grande écoute, d’un bandeau rectificatif et d’excuses publiques adressées aux binationaux Franco-Algériens et à la diaspora algérienne, dans l’émission L’Heure des Pros ».

Le tribunal administratif est également appelé à « condamner CNews au paiement de 50.000 euros de dommages-intérêts à l’association requérante » et « d’enjoindre à l’ARCOM de se saisir du dossier et d’infliger à CNews une sanction pécuniaire ».

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