Économie

Ali Bey Nasri dénonce un « maccarthysme » contre les exportateurs algériens

Le président de l’Association des exportateurs algériens (Anexal) Ali Bey Nasri tire la sonnette d’alarme.

« Nous sommes en état d’urgence économique », a-t-il alerté ce mardi sur la Chaîne III de la Radio nationale, en pointant l’inaction du gouvernement qui tarde à mettre en œuvre le plan national pour développer les exportations hors hydrocarbures, qui devait être appliqué en 2018.

« Au début c’était 2018-2022, puis ça été reportée à 2019-2023 et je crains qu’on aille vers 2020-2024 », a déploré le président de l’Anexal, pointant du doigt la responsabilité du ministère du Commerce.

L’économie algérienne souffre de beaucoup de maux : le paiement, la logistique, la diversification des exportations, a énuméré M. Nasri, qui dénonce l’incapacité du gouvernement à traduire sur le terrain les mesures annoncées. « C’est le drame de l’Algérie », a-t-il dénoncé. « Il y a très peu d’entreprises qui s’initient à l’exportation », a-t-il ajouté.

Le président de l’Anexal a souligné l’échec du ministère du Commerce a faire de 2019, l’année des exportations hors hydrocarbures, avec l’objectif d’atteindre 4 à 5 milliards de dollars. Le montant des exportations hors hydrocarbures attendu cette année (2,5 milliards de dollars) sera inférieur à celui de 2018 (2,8 milliards de dollars), selon M. Nasri.

« Au lieu d’avancer, on recule », a-t-il déploré, en donnant l’exemple de la filière électronique, qui a émergé, mais qui est en danger. « Nous avons bien commencé l’année pour aller à 80 ou 100 millions de dollars, mais nous sommes en train de casser cette filière à cause du système CKD/SKD », a mis en garde M. Narsi.

Les entreprises de la filière électronique sont restées six mois cette année à attendre leurs quotas d’importations des kits SKD/CKD pour leurs usines. Ce retard a causé d’importants dégâts à cette filière sur laquelle le gouvernement comptait pour diversifier les exportations.

« Nous sommes en train de casser l’image de marque des entreprises algériennes », a encore averti, en dénonçant la vision défensive du gouvernement qui « veut réduire le déficit commercial, par la réduction des importations ».

Le président de l’Anexal pense plutôt qu’il faut augmenter les exportations pour réduire le déficit commercial, en affirmant que le ministre du Commerce Said Djellab a déçu les exportateurs.

« On n’a pas de vision (…) On traite les futilités et on laisse l’essentiel », a-t-il déploré, en dénonçant un « maccarthysme » (chasse aux sorcières) contre les exportateurs algériens.

« Nous sommes en train de casser ce qui émerge », a encore déploré M. Nasri. « Nous sommes en état d’urgence économique en Algérie. Notre économie est en panne », a-t-il alerté, en critiquant le système des quotas des importations qui « produit du chômage ».

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