L’affaire des allégations d’abus sur un mineur de 15 ans après son arrestation par la police lors de la tentative de marche samedi 3 avril à Alger continue de susciter des réactions officielles.

Les accusations contre la police sont contenues dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux et qui ont suscité des dénonciations de la part des activistes, défenseurs des droits de l’homme et avocats. L’affaire a choqué l’opinion publique.

Les autorités n’ont pas tardé à réagir. D’abord la Sûreté de la wilaya d’Alger hier dimanche. Elle a annoncé que le mineur a été entendu en présence de sa mère, après l’ouverture d’une enquête sur ordre du parquet. Ce lundi, c’est le procureur de la Cour d’Alger qui a rencontré les médias pour donner sa version et des détails sur cette affaire.

« Le mineur a dit en présence de sa mère que le jour de la marche, il a été conduit dans le centre d’Alger par des connaissances, alors qu’il habite à Blida. Quand les services de police ont procédé à des arrestations, il a été arrêté en compagnie de deux autres personnes dont il n’a révélé l’identité. Les investigations se poursuivent », a expliqué le procureur.

Et de poursuivre pour révéler une partie de ce qui leur a dit le mineur : « Il a dit que le seul fait que « j’ai subi, c’est d’être poussé de derrière par talkie-walkie ». Après avoir été confirmé avec le mineur pour vérifier la nature de l’agression qu’il prétend avoir subi, il a dit et répété, que « la seule agression dont j’ai été victime, et que j’ai été poussé de derrière par un talkie-walkie », avant d’être amené dans un commissariat et l’enquête concerne cet aspect », détaille le représentant du parquet.

« On l’a soumis à deux médecins légistes au CHU Mustapha »

Selon toujours le procureur, la mère du mineur a expliqué que « le jour des faits, elle était dans sa maison » et « ne savait pas que son fils s’était déplacé à Alger. » « Elle a eu connaissance de ce déplacement, après avoir été contactée par les services de sécurité. Elle est venue, et a récupéré son fils, et vous savez ce qui s’est passé après (diffusion de la vidéo contenant les accusations d’attouchements sexuels, NDR) », a ajouté le même responsable.

Le père du mineur a été également interrogé dans le cadre de l’enquête. « Il a affirmé qu’il n’était pas au courant de ce qu’a fait son fils mineur, et qu’il a décidé de porter plainte, contre tous ceux qui ont exploité son fils », a indiqué le procureur, en assurant que le parquet « ne laissera passer aucun point en ce qui concerne cette affaire ».

Ensuite, le Procureur a exhibé le rapport du médecin légiste qui a examiné le mineur pour vérifier s’il a subi une agression sexuelle. « On l’a soumis à deux médecins légistes au CHU Mustapha. Le rapport dit que la victime ne rapporte pas la notion d’acte contre nature, et qu’il a refusé l’examen des organes génitaux-externes à ce jour », a ajouté le Procureur.