search-form-close
Arrêt des gardes et réquisition des résidents : le ministère de la Santé dans l’embarras

Arrêt des gardes et réquisition des résidents : le ministère de la Santé dans l’embarras

Les résidents en sciences médicales ont rejeté l’éventualité de leur réquisition par le ministère de la Santé à partir de ce dimanche 29 avril, date à laquelle ils ont décidé d’arrêter d’assurer toutes les gardes.

L’argument avancé par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) pour rejeter toute éventualité de réquisition est leur statut dont ils réclament la révision depuis cinq mois. Pour les résidents, leur statut d’étudiant, dénué de la qualité de salarié ou de fonctionnaire les place hors de portée de toute réquisition, juridique ou administrative.

« Est-il nécessaire de souligner là encore que, conformément à l’article 02 de notre statut, nous sommes en formation post graduée et qu’à ce titre, notre responsabilité est limitée et se résume à ‘’participer’’ aux activités de soin dans un but exclusivement pédagogique », rappelle le Camra dans son communiqué du vendredi 26 avril.

| LIRE AUSSI : Comment les résidents ont bravé une nouvelle fois l’interdiction de manifester à Alger

Les résidents ont repris des arguments avancés par les autorités, dont le ministère du Travail, le Premier ministre et le ministre de la Santé qui ont tous, à un moment ou un autre rappelé le statut d’étudiants des résidents pour démontrer l’illégitimité de leur grève et de leurs revendications, des arguments que le Camra retourne aujourd’hui contre leurs auteurs.

« Nous rappelons à qui de droit que le ‘’service minimum’’, tel que juridiquement défini par les articles de la loi 90-02 du 6 février, est uniquement applicable aux seuls ‘’travailleurs’’. Or, nous ne disposons pas de la qualité de fonctionnaires, ni même celle de travailleurs salariés au sens de la loi 90-14 du 2 juin 1990, comme l’a précisé avec force arguments le ministère du Travail dans sa correspondance n°153 DRTMTESS du 7 juillet 2011 », arguent les résidents.

| LIRE AUSSI : Les images choquantes des ​hôpitaux publics

Les résidents grévistes ont rejeté donc la possibilité de leur réquisition dès dimanche et ont décliné « en tant qu’étudiants toute responsabilité vis-à-vis de tout préjudice ». Ils ont également appelé les autorités compétentes  à « prendre les dispositions nécessaires afin de mobiliser les personnels soignants ‘’titulaires’’ de santé publique et hospitalo-universitaires relevant de leur compétence administrative ».

Le Dr Taileb Mohamed, membre du bureau national du Camra a affirmé que l’instruction envoyée aux directeurs de santé des wilayas et aux directeurs des établissements de santé est une « réquisition administrative qui ne peut être appliquée » et qu’elle  doit être adoptée par les autorités juridiques pour être appliquée. Ce qui ne sera pas fait selon lui, car « à Oran par exemple, un procureur a refusé de valider la réquisition car selon lui, les résidents, dotés du seul statut d’étudiants, peuvent la refuser pour motif d’incompétence avouée ».

| LIRE AUSSI : L’état lamentable des hôpitaux algériens dévoilé sur les réseaux sociaux

L’arrêt des gardes par les résidents à partir de dimanche met le ministère de la Santé dans l’embarras, lui laissant très peu d’options pour gérer la crise aiguë qui s’annonce, en plus de mettre à nu la situation des hôpitaux et le fonctionnement des gardes.

Pour le Camra, le recours du ministère de la Santé aux réquisitions administratives des résidents est une reconnaissance de « leur importance capitale et la nécessité absolue de leur présence au sein des centres hospitalo-universitaires pour leur bon fonctionnement ».

« Les résidents assurent seuls les gardes et cette situation est contraire à toutes les lois et réglementations qui prévoient que les gardes assurées par les résidents soient encadrées par des maîtres assistants ou, à la rigueur, par des assistants », souligne le Dr Taileb pour qui, cette réquisition est une preuve du désintérêt des autorités pour le bon fonctionnement des établissements de santé.

| LIRE AUSSI : Agressions, menaces, gel des salaires : rien ne va plus dans les hôpitaux algériens

  • Les derniers articles

close