search-form-close
Assises de l’agriculture : éloge du bilan de Bouteflika

Assises de l’agriculture : éloge du bilan de Bouteflika

La mécanique du 5e mandat est-elle mise en branle ? Si aucun participant aux assises nationales de l’agriculture, abritées ce lundi 23 avril par le luxueux Centre international des conférences (CIC) à Alger, n’en a fait allusion ni appelé Bouteflika à briguer un autre bail à la tête de l’État, l’activité qui a vu la participation de pas moins de 7000 invités,  a pris les contours d’un meeting de précampagne.

Plusieurs portraits du chef de l’État ont été accolés sur les murs de l’immense salle abritant l’événement qualifié d’ « historique » par le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi.

Mieux, tous les ministres qui se sont succédé au pupitre se sont fait le devoir de faire l’éloge des 20 ans de gouvernance Bouteflika en égrenant toute une panoplie de performances réalisées, notamment dans le domaine agricole.

«Les assises nationales est une occasion pour passer en revue l’essentiel des mesures prises par l’État pour valoriser les développements positifs et les réalisations depuis l’application du Plan national du développement agricole en 2000 », a annoncé d’emblée le ministre de l’Agriculture, Abdelkdaer Bouazghi.

« Les transformations profondes connues par le pays juste après la tragédie nationale, traduisent la vision stratégique des autorités suprêmes visant à jeter les bases d’une politique agricole développée (…) La dynamique du secteur agricole a permis d’améliorer les indices essentiels de l’économie agricole et rurale, au travers l’accroissement des taux d’investissement et la hausse de la production en plus de l’amélioration du taux de couverture des besoins nationaux et la réduction progressive des importations. Ces indices reflètent les résultats positifs de la politique suivie », s’est-il félicité.

Et d’ajouter : « l’État a consacré aux différents programmes qu’a connus le secteur agricole, depuis 2000, des dotations budgétaires qu’il n’a jamais connu depuis l’indépendance ».

Ne se contentant pas de belles déclarations,  M.Bouazghi a avancé le chiffre de 3000 milliards de dinars, sans prendre en compte les investissements consentis par le secteur privé.

Autres performances mises en exergue par M.Bouazghi : la hausse notable de la valeur de la productivité en atteignant les 3060 milliards de dinars en 2017 contre 359 milliards de dinars en 2000 et l’augmentation du PNB de 8% en 2000 à 12,3% en 2017.

Résultat  : les besoins alimentaires du pays sont couverts à plus de 70%, création de 1.325.000 emplois dans le secteur et de 22.000 petites entreprises.

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, M.Bouazghi a évoqué les « réalisations historiques » que sont  pour améliorer les conditions de vie des populations rurales, comme les 12.000 projets de proximité ou encore les 1,5 millions logements visant à améliorer les conditions de vie des populations rurales.

Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, n’a pas été en reste. De 350.000 hectares en 2000, la surface agricole irriguée a passé, en 2017, à 1,32 million hectares. Et la barre de 2 millions fixée par le chef de l’État  n’est pas loin d’être atteinte puisque 325.000 autres hectares seront, dans si peu de temps, irrigués, soit 82% de l’objectif.

S’il s’est réjouis «  des avancées réalisées par l’Algérie (…) en matière de développement agricole », le président Bouteflika, dont le message a été lu par Tayeb Louh, n’a pas manqué de pointer du doigt les faiblesses du secteur comme sa dépendance à la pluviométrie, sa faible structuration et le désintérêt des jeunes.

N’empêche, il a promis de maintenir le soutien de l‘État au secteur agricole en assurant : « Je veillerai, dans ce sens, à ce que l’État soutienne, par toutes ses capacités, l’activité agricole afin de la propulser vers plus de progrès ».

Dans son intervention de clôture, le premier ministre Ahmed Ouyahia a tenu, lui, à  souligner un fait , à savoir que l’agriculture est le deuxième secteur créateur de richesses après les hydrocarbures.

Il a aussi fait appel aux agriculteurs pour mener une révolution dans les mentalités pour permettre à l’agriculture algérienne d’aller vers la modernité tout en jugeant « inacceptable, illogique et haram » de laisser 3 millions de hectares de terres inexploitées.

Le Premier ministre a, aussi,  plaidé pour l’entrée du capital qui assure 80% du produit industriel, dans le secteur agricole pour le propulser vers la modernité. À la suite du chef de l’État, il a promis le maintien du soutien financier de l’État au secteur agricole qui est actuellement de 130 milliards de dinars.

Autre fait qui mérite d’être relevé : le président comme le premier ministre et les autres membres du gouvernement présents aux assises ont tous insisté sur l’urgence de mette en place une vraie industrie de transformation.

« L’amélioration de notre produit agricole nécessite aujourd’hui une plus forte participation des industries agroalimentaires à l’exploitation de notre produit agricole afin de couvrir les besoins du marché local, d’une part, et offrir des débouchés au produit agricole, d’autre part », a plaidé le président Bouteflika.

Incontestablement, l’Algérie est à la traine dans ce domaine. Selon la représentante du ministre de l’industrie et des Mines, seuls 20% du produit agricole est transformé alors que la moyenne mondiale est de 70%.

  • Les derniers articles

close