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Au milieu des manifestations, des secouristes bénévoles soignent manifestants et policiers

Au milieu des manifestations, des secouristes bénévoles soignent manifestants et policiers

Mardi 5 mars. Alors que les étudiants continuent à manifester autour de la Grande Poste à Alger-centre, un groupe de jeunes secouristes bénévoles est posté à une des extrémités de l’esplanade. Ils scrutent la foule à la recherche d’éventuels blessés pour leur porter secours.

Le groupe, composé d’un technicien chauffagiste qualifié comme moniteur de secourisme, Himene Salim, et de plusieurs étudiantes en biologie de la fac centrale d’Alger, soigne les blessures des manifestants mais également celles des policiers déployés pour encadrer les marches.



Salim, la trentaine, debout sur le trottoir avec, sur son dos, un sac bien rempli d’équipements et de consommables de premiers secours explique qu’il est à l’origine de l’initiative. « Nous sommes un groupe d’une trentaine de bénévoles. Il y a des secouristes, des médecins, des biologistes, des étudiants et des pompiers retraités », détaille-t-il.

« Nous sommes dans les manifestations depuis le 22 février et nous avons aussi été aux manifestations des étudiants de la semaine passée, à la marche du 1er mars et aujourd’hui nous sommes déployés depuis la matinée », poursuit-il.

Comme les manifestations, l’initiative des jeunes bénévoles est partie des réseaux sociaux. « Nous avons lancé des appels à la mobilisation sur les réseaux sociaux et nous nous organisons là-bas aussi », explique une des étudiantes en biologie faisant partie du groupe.

Ce mardi, les secouristes bénévoles n’ont pas été fortement sollicités, car les quelques milliers d’étudiants rassemblés à Alger centre depuis le matin sont restés pacifiques et la police n’est pas intervenue. Mais vendredi passé, ils sont intervenus « près de 400 fois » affirme le chef du groupe.

« Vendredi passé, il y avait surtout des petites blessures, des foulures, des évanouissements provoqués par la faiblesse et la fatigue mais il y a eu des blessures graves vers la fin de la journée, surtout près d’El Mouradia », raconte le secouriste.

« Nous achetons nous-mêmes nos équipements et consommables et nous avons demandé sur les réseaux sociaux de l’aide pour ces achats coûteux », explique une des secouristes en blouse blanche, au moment où Salim, accroupi sur le trottoir ouvre son sac-à-dos pour montrer l’équipement et le matériel qu’ils achètent pour soigner les manifestant et policiers blessés dans les manifestations.

Compresses, alcool, ciseaux, sparadraps, bouteille d’eau sucrée, pommades et crèmes encombrent le sac du secouriste sur la face arrière duquel était collée une feuille portant l’inscription « Secouristes bénévoles ».

L’initiative des jeunes médecins, secouristes, et des pompiers retraités est bien accueillie par les manifestants qui la saluent chaleureusement leur passage. « Yaatikoum saha les jeunes ! », leur lance, visiblement ravie, une dame passée à côté.

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