L’Algérie fixe ses priorités dans le domaine de l’automobile. La nouvelle feuille du gouvernement priorise le développement industriel sur la consommation des véhicules, selon le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun.
« La consommation des voitures n’est pas notre priorité », a clarifié Ali Aoun dans un entretien vidéo au journaliste Ahcène Chemache, publié ce jeudi 21 décembre, sur Facebook.
Dans ce domaine, le gouvernement évolue sur un terrain miné, en raison du lourd passif du secteur automobile en Algérie. La première tentative de doter le pays d’une industrie automobile s’est terminée par un échec retentissant avec le démantèlement des usines implantées depuis 2014.
De nombreux hommes d’affaires du secteur de l’automobile ont été arrêtés et ont été lourdement condamnés dans le cadre des enquêtes sur la grande corruption qui ont été déclenchées en 2019.
Automobile : l’Algérie ne veut pas se contenter du montage
« Nous sommes en train de mettre en place un véritable tissu industriel, pas de montage », nuance Ali Aoun en réponse aux critiques qui ont suivi l’inauguration de la première usine d’assemblage de véhicules en Algérie le 11 décembre dernier de la marque Fiat.
Pour bâtir cette industrie, l’Algérie doit toutefois passer par des étapes, en raison de l’absence et de la faiblesse du tissu industriel de sous-traitance automobile dans le pays.
« Nous commençons avec le montage », a dit Ali Aoun, en attendant de construire un « tissu de sous-traitance pour la fabrication » en Algérie des « composants des voitures ». « Nous avons commencé », a rassuré Ali Aoun, en précisant que certaines marques de voitures comme Fiat ont réalisé leurs usines en Algérie.
« Ces usines vont augmenter leur taux d’intégration », a-t-il dit. « En 2024, la feuille de route consiste à augmenter l’offre automobile à travers le territoire national et surtout veiller à ce que les marques automobiles investissent en Algérie », a ajouté Ali Aoun pour qui l’exportation des voitures ne constitue pas une « priorité pour l’Algérie ». « Notre objectif premier est de satisfaire la demande du pays. L’export est exigé pour les fabricants. S’il y a un excédent, pourquoi pas », a ajouté le ministre.
Automobile : l’Algérie ne veut pas se contenter de « consommer » les voitures
Outre l’automobile, Ali Aoun s’est félicité des résultats obtenus dans le médicament, l’un des quatre secteurs industriels « porteurs » en Algérie, avec l’agroalimentaire, la sidérurgie et l’industrie manufacturière.
« Sur 4.500 médicaments consommés en Algérie, il y en a 3.500 fabriqués en Algérie. C’est plus de 70 % », a-t-il dit.
Sur les tensions récurrentes qui touchent le médicament en Algérie, Ali Aoun a répondu qu’aucun pays n’a réussi à satisfaire à 100 % ses besoins en produits pharmaceutiques. « S’il y a 10 à 15 produits sous tension ou en rupture, ce n’est pas la fin du monde », a-t-il expliqué.
Si pour le médicament, toutes les entraves à l’investissement ont été « levées », selon le ministre, ce n’est pas le cas pour les trois autres où ils « subsistent » encore des blocages, même si certaines ont été supprimées, ce qui a permis le lancement de centaines de projets à travers le pays.
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