Économie

Automobile : le projet de Peugeot en Algérie « toujours d’actualité »

Lancée en juin 2019, l’usine algérienne du groupe automobile français PSA (Peugeot-Citroën) devait entrer en production au premier semestre 2020, mais le projet a été gelé suite à la décision de l’Algérie de revoir la réglementation relative au montage automobile.

Le projet avait bien avancé, puisque les actionnaires ont été sélectionnés et le site d’implantation a été choisi à Tafraoui près d’Oran. Trois ans après, le projet est « toujours d’actualité », assure le président du conseil d’administration du groupe Condor, l’un des actionnaires du projet.

Il « n’attend que la publication de la nouvelle réglementation régissant l’industrie automobile en Algérie », a affirmé Abderrahmane Benhamadi, dans un entretien à El Watan, publié ce mercredi 14 avril.

Le projet Peugeot-Algérie est détenu à hauteur de 49% par le groupe PSA, l’Etat algérien à travers l’entreprise publique PMO (20%), l’entreprise privée algérienne Belarbi (15,5%) et le groupe Condor qui y détient 15,5%.

« Pour la relance du gigantesque projet devant créer de l’emploi et de la richesse, on n’attend que la publication de la nouvelle réglementation régissant l’industrie automobile en Algérie », a précisé le président de Condor.

En 2020, l’Algérie a décidé de mettre fin au dispositif de soutien aux usines de montage automobile qui se sont multipliées ces dernières années dans le pays, en mettant fin à la défiscalisation des kits CKD/SKD.

Le gouvernement a ensuite modifié la réglementation relative au montage automobile, et à l’importation des véhicules neufs, avant de décider de reprendre à nouveau les deux dossiers, suite au limogeage du ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali, lors du dernier remaniement gouvernemental opéré en février dernier.

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Condor met le cap sur l’export

Aucun projetde fabrication de voitures n’a vu le jour depuis la modification de la réglementation, alors que les importations de voitures neuves sont toujours bloquées.

Abderrahmane Benhamadi a également indiqué durant l’entretien que le groupe Condor espère décupler ses exportations entre 2020 et 2021 pour exporter jusqu’à 100 millions de dollars de produits en 2021.

« L’année dernière, nos exportations ont chuté de plus de 70%. Ayant atteint 29 millions de dollars deux années de suite (en 2018 et 2019), nos expéditions vers la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Sénégal, la Jordanie, le Congo-Brazzaville où nos produits sont appréciés n’ont pas dépassé les 10 millions de dollars en 2020 », a affirmé le président du groupe privé algérien.

« Pour l’année en cours, nous comptons exporter 20% des 3,5 millions d’unités fabriquées par l’entreprise. Avec son énorme potentiel, l’entreprise est en mesure d’atteindre le seuil des 100 millions de dollars », a soutenu M. Benhamadi, estimant que « malgré la complexité de la mission, l’objectif est réalisable ».

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