Économie

Baisse de la production de pétrole : l’Arabie saoudite échoue à convaincre les pays hors Opep+

Les ministres de l’Énergie des pays du Groupe des vingt (G20) ne sont pas parvenus ce vendredi à s’entendre sur une baisse de la production pétrolière, alors que l’Opep+ et plusieurs autres pays producteurs étaient parvenus la veille à un accord qualifié d’historique pour baisser leur production.

Le communiqué final publié à l’issue de ce sommet virtuel du G20 présidé par l’Arabie saoudite comporte seulement des engagements de coopération future dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. Il ne fait en revanche mention d’aucune réduction de la production de pétrole, rapporte Libération.

« Nous nous engageons à faire en sorte que le secteur de l’énergie continue à fournir une contribution pleine et effective en vue de vaincre le Covid-19 et de permettre le rétablissement (économique) mondial qui doit suivre », déclarent les ministres de l’Énergie du G20 cités par Zonebourse.

Les ministres s’engagent également à « travailler ensemble dans un esprit de solidarité sur des actions immédiates et concrètes afin de traiter ces problèmes dans une période d’urgence internationale sans précédent » ainsi qu’à « prendre toutes les mesures nécessaires et immédiates pour assurer la stabilité du marché de l’énergie ».

« Les discussions d’aujourd’hui ont porté sur une solution multilatérale pour résoudre l’instabilité des prix. Nous n’avons pas discuté de chiffres, ça ne portait pas sur des chiffres », a indiqué Seamus O’Regan, ministre des Ressources naturelles du Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, cité par le Journal de Montréal.

Selon Bloomberg, l’Arabie saoudite espérait que la réunion du G20 permette des engagements pour une réduction de la production pétrolière d’au moins 5 millions de barils journaliers de la part de pays producteurs en dehors de l’accord Opep+.

Un accord « historique »

Plus tôt dans la journée de vendredi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a évoqué une entente préalable sur une diminution de l’offre mondiale – de 10 millions de barils de brut par jour en mai et juin. Le retrait de 10 millions de barils journaliers en mai et juin, puis de 8 millions de barils journaliers de juillet à décembre, serait pour l’essentiel supporté par l’Arabie saoudite et la Russie, mais au moins une vingtaine d’autres pays devraient participer à l’effort.

Pays non-membre de l’Opep, le Mexique n’avait cependant pas donné son approbation, indispensable pour entériner l’accord lors de cette réunion, trouvant excessif l’effort qui lui était réclamé (réduction de production de 400.000 barils par jour), comparé à d’autres pays. Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a néanmoins indiqué quelques heures plus tard à être parvenu à un accord avec son homologue américain, Donald Trump, pour réduire la production de pétrole de son pays.

Le Mexique réduirait ses pompages de 100.000 barils par jour (bj) et que les États-Unis allaient diminuer les leurs de 250.000 bj supplémentaires par rapport à leurs engagements précédents, pour compenser la part mexicaine. « Nous acceptons de baisser la production. Et eux acceptent de faire quelque chose pour nous dédommager à l’avenir », a confirmé le président Trump, sans préciser les modalités d’un éventuel dédommagement de la part du Mexique.

« Même s’il est mal exécuté, l’accord est substantiel et fera la différence sur le marché », a déclaré Ann-Louise Hittle, vice-présidente du cabinet Wood Makenzie, au sujet de l’accord de l’Opep+. Mme Hittle a estimé en outre qu’une participation partielle comme envisagée par le Mexique « n’empêchera pas cet accord de production d’avoir un impact fort et rapide sur les fondamentaux de l’offre et de la demande », a-t-elle affirmé, citée par Bloomberg.

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