Société

Canada : une infirmière algérienne raconte son immigration

Hayat, une infirmière algérienne de 29 ans, a réussi à s’installer en Gaspésie au Canada grâce à son diplôme. Le Journal du Québec raconte son histoire.

Le Canada est une destination de plus en plus privilégiée par les Algériens désirant s’installer à l’étranger.

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Si une grande partie d’entre eux se retrouvent à Montréal et sa région, d’autres ont choisi des destinations moins connues, comme la Gaspésie.

Le système de sélection mis en place par les autorités de ce pays fait que les immigrants réussissent généralement leur intégration.

Le critère de l’employabilité est primordial dans le processus de sélection. Le pays cible les profils qui correspondent à la demande du marché local de l’emploi.

Hayat, une infirmière algérienne de 29 ans, est de ceux qui ont pu s’installer en Gaspésie grâce à son diplôme. Elle fait partie de 38 infirmières d’Algérie, de Tunisie, du Maroc et du Cameroun, recrutées par le gouvernement local pour combler le déficit en personnel soignant en Gaspésie, une région du Québec.

Elle a raconté son expérience au Journal du Québec qui lui a consacré un portrait.

Hayat Tazairt est bachelière en Algérie où elle a opté pour le métier d’infirmière. Elle a exercé pendant six ans dans son pays avant de songer à s’expatrier. C’est, dit-elle, la pandémie de Covid-19 qui l’a poussée à envisager de s’installer au Canada.

Son diplôme et la maîtrise du français ont fait qu’elle a été acceptée après une procédure qui aura duré neuf mois.

Selon elle, c’est la disponibilité de moyens et des équipements dans ce pays d’Amérique du Nord qui l’a encouragée à postuler.

Malgré un écueil qui peut en dissuader plus d’un : le fait de devoir refaire presque toutes ses études. Elle doit en effet effectuer une formation de 915 heures avant de pouvoir commencer à exercer comme infirmière au Canada.

Mais Hayat se montre compréhensive, évoquant les noms des médicaments, le code de déontologie et les valeurs de la pratique du métier qui diffèrent entre l’Algérie et le Canada. « C’est normal d’avoir cette formation dans un milieu qui est nouveau pour nous », admet-elle.

Le parcours de Hayet, d’Algérie jusqu’à la Gaspésie

Cela, même si elle trouve « bizarre » de se retrouver de nouveau étudiante.

Car ses études, cela fait six ans qu’elle les a terminées en Algérie où, pour joindre les deux bouts, elle a dû cumuler les postes, travaillant dans l’oncologie dans un hôpital public et dans la cardiologie dans une clinique privée.

En août 2021, en pleine vague meurtrière du variant Delta du Covid-19, elle a décidé de tenter sa chance ailleurs. « C’était blessant de voir un malade sans ressource », raconte-t-elle.

Célibataire et fille unique, elle confie qu’elle a entamé les démarches à l’insu de ses parents à qui elle n’a rien dit jusqu’au jour où elle a eu la confirmation définitive qu’elle est acceptée au Canada.

Tout s’est fait à distance et avec célérité. En novembre 2021, elle a introduit sa demande directement au CISSS de Gaspésie, « les réponses venaient rapidement » et au bout de neuf mois, la voilà dans cette péninsule du nord-est du Canada.

Pour elle, tout est nouveau et elle ne connaît rien de la région. Mais elle ne se plaint pas. Au contraire, elle assure que le calme de la Gaspésie est mieux pour elle que le vacarme de Montréal où elle a transité à son arrivée d’Algérie.

Malgré la neige et le manque de logements dans la région, elle compte s’y installer définitivement. « C’est comme si je me lançais un défi et que je voulais aller au bout », dit-elle.

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