Économie

Carburants importés ou produits localement : Attar dévoile les vrais prix

On le sait, la subvention des carburants coûte les yeux de la tête à l’État algérien. Le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar vient de dévoiler le véritable coût de revient de l’essence et du gasoil produits dans les raffineries algériennes ou importés.

Actuellement, dans les stations-service à travers le pays, les tarifs sont comme suit : 43.7 DA pour l’essence normale, 45.9 DA pour le super, 45.6 DA pour le sans plomb et le gasoil est cédé 29.01 DA le litre.

Ces tarifs sont calculés sur la base d’un baril de pétrole brut qui entre dans les raffineries à seulement 11 dollars le baril, a précisé le ministre. Sur la base d’une tarification plus proche des prix du marché, cela donne un coût de revient plus élevé.

M. Attar a indiqué que si l’on considère que le baril de brut arrive à la raffinerie à 40 dollars, et en comptabilisant les impôts, les différents carburants coûtent précisément : 66,10 Da le litre d’essence normale, 61.93 Da le super, 65,4 le sans plomb et 37.22 Da le litre de gasoil.

Les carburants importés coûtent plus cher

Une partie des carburants est importée et ils reviennent encore plus chers. « Les carburants sont fournis par les raffineries d’Alger, Skikda, Arzew, Hassi Messaoud et Adrar avec une capacité de production de 10.5 millions de tonnes, dont 2.12 millions de tonnes d’essence et 8.4 millions de tonnes de gasoil. Ces quantités couvrent seulement 74% de la demande nationale », a d’abord détaillé le ministre.

Il a révélé ce que coûte un litre importé : 105.6 DA l’essence sans plomb et 103,6 Da le gasoil, « soit respectivement un coût de revient deux et trois fois plus élevé que les carburants produits localement ».

« Malgré les augmentations de 2020, l’Algérie demeure parmi les pays qui ont les plus bas tarifs de carburant, occupant la neuvième place au monde en essence et la cinquième en gasoil le moins cher », a-t-il indiqué.

Du fait que 70% des véhicules en Algérie sont équipés de moteurs diesel, la majeure partie de la production est accaparée par le gasoil, a précisé le ministre, révélant que « la consommation nationale de carburants a augmenté ces 10 dernières années, passant de 11.3 millions de tonnes en 2010 à 14.4 millions de tonnes en 2019, ce qui a induit le recours à l’importation ».

Aucune importation de gasoil depuis une année

Cette dernière a connu néanmoins une baisse constante ces dernières années après un pic en 2013.  L’importation a atteint un pic en 2013 à 4.3 millions de tonnes, pour un coût global de 4.2 milliards de dollars, à cause du programme de maintenance des raffineries au nord du pays.

Mais elle a  baissé en 2019 à 1.4 millions de tonnes pour 897 millions de dollars puis en 2020 à 676 000 tonnes (258 000 tonnes de gasoil et 392 000 tonnes d’essence) pour 357 millions de dollars, a indiqué M. Attar, ajoutant qu’aucune opération d’importation d’essence sans plomb n’a été réalisée depuis le mois de juillet 2020 et depuis février pour le gasoil.

Le ministre a aussi noté une baisse de la consommation en 2020, à 12.5 millions de tonnes (3.3 essence et 9.2 de gasoil).

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