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Carnet de campagne 18 : « N’écoutez pas les marchands du désespoir et de l’échec ! »

Carnet de campagne 18 : « N’écoutez pas les marchands du désespoir et de l’échec ! »

Fateh G / PPAgency - NEWPRESS

À Bouira, Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, est revenu à la Déclaration du Premier novembre 1954 et sur son application sur le terrain aujourd’hui. « Avons-nous réalisé ce que voulaient nos pères en libérant le pays, c’est à dire l’État social ? Avons-nous consacré le pluralisme, la justice sociale et la démocratie ? Nous voyons chaque jour à l’œil nu la marginalisation et l’exclusion des compétences. Les jeunes fuient le pays, meurent en mer, se bousculent devant l’Institut français d’Algérie parce qu’ils ne supportent plus de vivre au pays. Nos pères et nos grands-pères se sont sacrifiés pour que leurs enfants vivent mal aujourd’hui. Qui est responsable de cette situation ? C’est le régime politique qui gouverne le pays depuis 1962 et qui le conduit vers l’échec », a-t-il déclaré. Le FFS entend, selon lui, poursuivre le combat du mouvement national pour réaliser ses objectifs. « Nous voulons faire barrage à l’intérieur des assemblées locales élues à ceux qui s’enrichissent en détournant l’argent du peuple. Certaines voix politiques, qui chaque année changent de couleurs, évoquent la démocratie participative. Le peuple leur fait de la peine et veulent le faire participer dans la gestion des communes. Nous défendons ce principe depuis les années 1990. Nous voulons que le peuple participe à la gestion des assemblées élues locales et nationales », a-t-il précisé.  

À Kouba (Alger), Mohcine Belabbas, président du RCD, a dénoncé l’état actuel de certaines communes. « Comment expliquer que même à Alger des communes soient isolées et dépourvues de moyens de développement en 2017 ? Des communes réduites à l’état de cités dortoirs », s’est-il étonné. Après avoir critiqué la gestion des partis du pouvoir, il a promis que si les candidats du RCD seront élus, ils changeront totalement la situation. « Notre parti est une école qui forme les cadres gestionnaires. Parce qu’il y a une différence entre l’école et le gang. À l’école, on apprend les règles de la bonne conduite. Au sein du gang, la règle est d’acheter tout le monde avec de l’argent sale. Les partis du pouvoir ont échoué. Ils couvrent leur faillite en semant le désespoir », a-t-il observé.

À Blida, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, est revenu sur les bouleversements du « Printemps arabes » (à partir de décembre 2010). « Vous écoutez aujourd’hui des dirigeants arabes avouer qu’ils ont planifié la destruction de la Libye et de la Syrie, par exemple. Ils ont même dit qu’ils ont dépensé 130 milliards de dollars pour cela. Selon vous, l’Algérie n’était-elle pas ciblée à l’époque ? L’Algérie était bel et bien dans la ligne de mire. Rappelez-vous le complot de l’huile et du sucre (émeutes de janvier 2011). Ce n’était lié ni à l’huile ni au sucre. Dieu merci, le pays a été sauvé. Notre unité en tant que peuple nous a aidés à sortir indemne du torrent qui a traversé le monde arabe et islamique. Ils ont parlé de printemps. C’est de l’absurde. Regardez bien ce que ce printemps a fait », a-t-il déclaré. Il a expliqué que le pays a pu éviter la déstabilisation parce que le peuple était fatigué par les drames et que l’Algérie a été réunifiée. « Le pays a été sauvé parce que le dirigeant du pays a réussi à le faire sortir de la crise en prenant des mesures sociales et en engageant des réformes politiques. L’Algérie va bien et continue d’avancer », a-t-il proclamé.

À Ain Defla, Ali Benflis, président de Talaï Al Hourriyet, a appelé les jeunes à prendre en charge « la lettre recommandée » du Premier novembre 1954, envoyée par les moudjahidin et les martyrs. « Cette Déclaration ne stipulait nullement que les richesses du pays soient monopolisées par un groupe ou une oligarchie. Cette Déclaration évoquait l’État social et démocratique », a-t-il dit. Il a critiqué le déséquilibre entre les régions et wilayas en matière de développement. « Le progrès doit être partagé par tous, sans clientélisme. Il faut aller vers un dialogue national avec toutes les forces politiques que compte le pays. La sortie de crise se fera par les moyens pacifiques. Nous refusons la violence. L’exercice politique doit se faire dans le calme et la sérénité », a-t-il proposé dans un autre meeting à Oran. Il s’est interrogé sur la conduite actuelle des affaires économiques du pays et sur l’échec de « la séparation de l’argent de la politique ». « Où est donc le combat contre le marché informel ? Pourquoi le Fonds des régulations des recettes a été vidé ? À quoi sert le plan de croissance économique (adopté sous le gouvernement Sellal) ? Où est-on avec l’emprunt obligataire », s’est-il demandé en dénonçant le recours à la planche à billets. 

Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, a établi une première estimation du nombre de citoyens qui ont assisté aux meetings du parti depuis le début de la campagne électorale. « Nous avons constaté, sur le terrain, un réel engouement et un accueil chaleureux pas uniquement des militants, mais des sympathisants et des citoyens. J’ai fait un calcul après les derniers meetings à Sétif, Constantine, Annaba  et Jijel…Jusqu’à maintenant, nous avons pu entrer en contact avec plus de 550.000 citoyens et militants dans tous les meetings. Il y a aussi des rencontres et des réunions au niveau des mouhafada et qassma. Nous organisons entre 20 et 30 rencontres de proximité chaque fin de semaine. J’ai visité, avec les membres de direction, 41 wilayas. Les sept wilaya restantes seront visitées par les ministres et des cadres dirigeants », a-t-il annoncé à Ennahar TV, après un meeting à Oran. La campagne électorale a été, selon lui, l’occasion de rentrer directement en contact avec les citoyens et d’enregistrer leurs doléances et leurs demandes. Dans une autre déclaration à Dzair TV, Djamel Ould Abbes a répondu à Ahmed Ouyahia. « Ouyahia s’est trompé. Moi, je parle de  »la légitimité historique » alors que lui parle de « la légitimité révolutionnaire ». Personne ne peut enlever au FLN « la légitimité historique ». Nous n’avons pas de monopole. Nous ne voulons pas entrer en polémique pour ne pas baisser le niveau. Je suis militant du même parti depuis 1954. Qu’ils ne viennent pas nous donner des leçons. Lui (Ouyahia) parle pour gagner des voix durant la campagne électorale, mais quand il nous attaque, nous ne lui répondons pas », a-t-il déclaré. Il a démenti avoir dit que le prochain président de la République était dans sa tête. « J’ai dit que j’ai une idée sur qui sera candidat (à la présidentielle de 2019). Je n’ai pas parlé de cinquième mandat. Aujourd’hui, dans la salle, les citoyens ont scandé ce cinquième mandat, je leur ai répondu : « C’est vous qui le dites, pas moi » », a-t-il confié.

À Biskra, Abdelmadjid Menasra, président du MSP, a estimé que l’Algérie est plus grande qu’un parti. « Il faut tenir un discours d’espoir. L’Algérie appartient à tout le monde. Rien ne doit être imposé au peuple. Les élections sont une occasion pour essayer de trouver des solutions aux problèmes, pas pour aggraver la situation. Nous sommes prêts à travailler et à coopérer avec tout le monde, à alléger le fardeau mis sur les épaules de l’État. Il est important de donner plus de prérogatives aux assemblées élues locales », a-t-il plaidé. Selon lui, le pouvoir doit être partagé entre le gouvernement, la wilaya et les communes. « C’est une solution pour être plus efficace dans la prise en charge des préoccupations des citoyens. Il est préférable de distribuer les responsabilités pour que la charge soit moins lourde pour l’État », a-t-il expliqué.

À Bordj Bou-Arrérdij, Mohamed Benhamou, président du parti El Karama, a repris les propos de Djamel Ould Abbes. « L’Algérie se porte bien et va dépasser la crise économique actuelle grâce à l’effort de tous ses enfants et à toutes ses potentialités. N’écoutez pas et ne cédez pas aux marchands du désespoir et de l’échec ! », a-t-il conseillé. La faillite de certains responsables ne signifie pas, selon lui, la défaite de l’État algérien. À Khenchela, il a appelé les électeurs  à voter pour les candidats sur « la base de la compétence et non pour des considérations d’appartenance tribale ». 

À Khenchela, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a dénoncé la dégradation des conditions de vie des Algériens. « Les gens sont en attente de solutions. Il y a une grande superficie agricole à Khenchela à exploiter. Les agriculteurs posent depuis des années les problèmes relatifs à l’hydraulique et à l’électrification rurale. Les citoyens demandent la concrétisation du projet de l’hôpital la maman et l’enfant. Khenchela a toujours souffert de ce déficit en infrastructures. Il n’y a pas de zone industrielle », a-t-elle déclaré à la Radio nationale. Selon elle, la wilaya de Khenchela est la première au niveau national en nombre de chômeurs. « Je viens d’apprendre que la commission des finances de l’APN vient de supprimer la proposition du gouvernement d’introduire l’impôt sur la fortune. Il aurait au moins pu donner l’apparence que ce gouvernement cherche plus de justice et de solidarité nationale. C’est une provocation lourde. Cela veut dire qu’on étrangle davantage les citoyens en augmentant les tarifs du carburant et, en même temps, on poursuit l’exonération fiscale pour les plus riches », a-t-elle dénoncé.

À Illizi, Amar Ghoul, président du TAJ, a insisté sur la question de la préservation de la stabilité et de la sécurité de l’Algérie. « Cela doit être une priorité. Il faut également valoriser ce qui a été réalisé dans tout le pays pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Nous soutenons le plan d’action du gouvernement par un paquet de réformes que nous proposons notamment pour le fonctionnement des assemblées élues locales et pour la définition du rôle de l’administration locale. Il est impératif d’éviter un chevauchement de prérogatives entre les APC, les APW d’un côté, et la daïra et la wilaya de l’autre », a-t-il détaillé. Il a fait un plaidoyer en faveur du renforcement des dispositifs de santé de proximité à travers le rapprochement des structures hospitalières des citoyens et le développement du système de prévention contre la propagation des maladies. 

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