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Carte du monde officielle de l’ONU : le Maroc remis à sa place

Carte du monde officielle de l’ONU : le Maroc remis à sa place

C’est ce qu’on appelle remettre quelqu’un à sa place. L’ONU vient de procéder à la mise à jour annuelle de la carte politique officielle du monde, confinant le Maroc dans ses seules frontières reconnues, ce qui constitue la réaffirmation que le Sahara occidental ne fait pas partie intégrante du royaume.

Et pour enfoncer le clou, la ville de Layoune est présentée comme la capitale du territoire que le Maroc occupe et revendique depuis le milieu des années 1970.

La carte de l’ONU devrait faire grincer des dents du côté du Maroc, où une couleur ou même un simple trait sur une carte donne habituellement lieu à toutes sortes de gesticulations.

En novembre dernier, à l’occasion de la tenue du Sommet arabe d’Alger, le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, avait prétexté la diffusion par la chaîne de télévision algérienne Al24 d’une carte du monde arabe pour tenter de provoquer un incident diplomatique et parasiter le sommet auquel le roi Mohamed VI n’a pas pris part.

Sur la carte, le Sahara occidental était représenté avec ses couleurs, distinctes de celles du Maroc.

Le 12 décembre 2020, soit deux jours après l’annonce par le président Donald Trump de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, les États-Unis ont adopté officiellement une nouvelle carte du royaume, incluant les territoires sahraouis.

La carte a été présentée solennellement par l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, David Fischer, au roi Mohamed VI, dont il a salué la « sagesse et la clairvoyance » d’avoir reconnu Israël.

En novembre de la même année, un accord a été conclu sous l’égide de Donald Trump dont le mandat se terminait, prévoyant la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Les accords de normalisations ont été signés le 22 décembre 2020.

L’ONU confine le Maroc dans ses véritables frontières

Cette carte était à peu près tout ce qu’a récolté le Maroc de l’annonce américaine, puisque le successeur de Donald Trump, le président Joe Biden a adopté une position timorée vis-à-vis de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Les États-Unis refusent toujours d’ouvrir un consulat à Dakhla, comme les pressent le Maroc, et ont repris dans leur communication officielle, notamment à travers les déclarations du secrétaire d’État  Antony Blinken, leur rhétorique d’avant les accords de 2020, appelant à une solution juste et équitable du conflit du Sahara occidental sous l’égide des Nations-Unies.

La mise à jour de la carte du monde distinguant nettement le Sahara occidental du Maroc est conforme à la vision de l’ONU, qui considère le conflit sahraoui comme une question de décolonisation, et à ses résolutions pertinentes qui préconisent une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Le Sahara occidental est classé par l’ONU sur sa liste des territoires non autonomes depuis 1963.

La symbolique de la carte n’est pas seulement utilisée  par la propagande marocaine pour imposer le fait accompli au Sahara occidental, mais aussi pour exprimer les visées expansionnistes du royaume sur les territoires de ses voisins.

La carte du « grand Maroc », incluant, outre le Sahara occidental, des parties de l’Algérie, de la Mauritanie et du Mali, est régulièrement diffusée par les milieux encore adeptes de la vision chimérique de Allal El Fassi, dirigeant du parti Istiqlal, dans les années 1950.

Tout récemment, début mars, le journal Maroc Hebdo a publié une carte du Maroc incluant une grande partie du Sahara algérien, de Béchar à Tindouf et jusqu’à Adrar à l’est.

Parmi les réactions suscitées en Algérie, celle du chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chanegriha, qui a estimé, dans un discours très ferme, que les provocations marocaines à l’égard de l’Algérie ont atteint « un seuil intolérable ».

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