Économie

Cevital : Rebrab dénonce le maintien du blocage du projet de trituration

Le blocage des projets de Cevital se poursuit en Algérie. Le feuilleton du blocage des équipements destinés à la réalisation par le plus grand groupe privé algérien d’une usine de trituration de graines oléagineuses à Bejaïa n’a en effet toujours pas connu son épilogue.

Les équipements en question devaient être importés en 2017, mais le groupe privé algérien n’a jamais reçu l’autorisation de les décharger, que ce soit au port de Bejaïa ou dans les autres ports du pays. Ces équipements sont toujours stockés dans des ports étrangers.

Plus de trois ans après, la situation n’a pas évolué, à en croire les dernières déclarations du patron du groupe, Issad Rebrab.

« Il y a trois ans, on nous a interdit de décharger nos équipements au port de Bejaia (…) Ce qui est encore regrettable c’est que ça perdure jusqu’à maintenant », a déclaré M. Rebrab dimanche 10 janvier en marge d’une rencontre organisée par le ministère des Finances.

« Nous avons fait des investissements importants dans la trituration des graines oléagineuses pour faire passer notre pays du stade d’importateur au stade d’exportateur. Nous pouvons faire bénéficier notre pays de 2,2 milliards de dollars par an dont 750 millions de dollars à réaliser à l’export », a encore regretté Issad Rebrab, cité par Maghreb Emergent.

Le projet est destiné à triturer localement les graines oléagineuses pour ne plus importer les huiles brutes destinées aux raffineries du groupe. Dans une seconde phase, Cevital compte développer la culture du Soja en Algérie en accompagnant les agriculteurs. Il devrait créer 1000 emplois directs dans l’usine et jusqu’à 100 000 autres dans l’agriculture. Après un long bras de fer avec les autorités, les responsables du groupe ont cru voir le bout du tunnel lorsqu’ils ont reçu des garanties du gouvernement après le Hirak du 22 février.

« Dieu merci, avec le gouvernement actuel, la communication a été rétablie. Nous avons tenu une réunion avec le Premier ministre et six membres du gouvernement et ils se sont engagés à nous accompagner pour le déblocage des projets. Ils nous ont dit que l’ère du passé est terminée, qu’il faut maintenant créer plus d’emplois. La création d’emplois c’est justement l’ADN du groupe Cevital. C’est ce qu’on a toujours fait et on continuera toujours à le faire », avait déclaré à TSA en novembre 2019, Omar Rebrab, actionnaire et membre de la direction de Cevital.

Plus d’une année après, les choses n’ont donc pas bougé, au moment où la crise de l’emploi s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19.

Outre le blocage de son projet de trituration, Rebrab a critiqué certaines mesures énoncées dans l’article 83 de la loi de finances 2021, qui prévoit que « les importateurs/transformateurs du sucre roux et de l’huile brute de soja sont tenus dans un délai de dix-huit mois, à compter de la promulgation de la présente loi, soit d’entamer le processus de production de ces matières premières, soit de les acquérir sur le marché national ».

« En cas de non lancement du processus de production à l’issue de la période fixée à l’alinéa ci-dessus, les opérateurs économiques concernés perdent le bénéfice de la compensation et des exonérations douanières, fiscales et parafiscales à l’importation », dispose cet article.

Pour le patron de Cevital, l’opération de production locale du sucre roux est « impossible » en Algérie en raison du stress hydrique que connait le pays. Il a ajouté que le coût de la réutilisation des eaux usées dépasserait le prix du sucre, ce qui « conduira le pays à poursuivre l’importation de cette substance ».

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