Alors qu’il mettait de l’argent de côté pendant plusieurs mois pour l’envoyer à sa mère en Algérie, un Algérien de France s’est finalement fait agressé par les intermédiaires censés réaliser l’opération de change parallèle.
Les Algériens de l’étranger, notamment ceux de France, restent toujours attachés à leurs familles en Algérie à qui ils envoient régulièrement de l’argent. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de canaux officiels efficaces pour faire des virements.
Ainsi, à défaut d’aller eux-mêmes avec l’argent en Algérie, certains optent pour des intermédiaires. Ces derniers reçoivent l’argent en euros en France et demandent à leurs contacts en Algérie de faire parvenir la somme, en dinars algériens, à la famille en Algérie.
Agressé en bas de son immeuble, on lui dérobe 20.000 €
C’est ce que voulait faire un habitant de Reims qui prévoyait d’envoyer 20.000 € à sa mère en Algérie afin de l’aider à finir la construction d’une maison. Son argent lui a finalement été volé par les intermédiaires qu’il a lui-même contactés.
Les intermédiaires ont d’abord proposé à cet Algérien de France de procéder à la transaction dans un garage en région parisienne, mais il a refusé. Il a donc été convenu qu’il leur donne l’argent dans le hall de son immeuble, boulevard de la Paix, à Reims.
L’intermédiaire a demandé à compter l’argent, mais le Rémois lui a demandé d’attendre que son frère soit avec son contact en Algérie. C’est là que le mis en cause a fait entrer son complice dans l’immeuble pour procéder à l’agression.
Il s’agit d’une « agression violente, terrifiante, dont il ne se remet pas deux ans après les faits », indique l’avocate du Rémois. Ce dernier a été frappé, étranglé, mais il a pu s’échapper en mordant fortement le doigt de son agresseur. L’argent lui a cependant été dérobé.
« Si on m’avait dit que c’était pour sa mère, je n’aurais jamais accepté »
Identifiés par les enquêteurs, les deux agresseurs ont été arrêtés et présentés devant le juge, indique le média français l’Union. L’un d’eux, un dénommé Adiatou-Nil G., nie avoir participé à l’agression et assure avoir seulement « prêté sa voiture contre un peu d’argent ». Il a cependant été reconnu par la victime.
Le deuxième est un dénommé Walid G. Il a expliqué avoir pensé qu’il s’agissait d’argent sale, que la victime voulait blanchir. « Si on m’avait dit que c’était pour sa mère, je n’aurais jamais accepté, je respecte ça ». Le président du tribunal a confirmé que « la victime justifie de ses revenus ». Les 20.000 € étaient donc acquis légalement.
Les deux mis en cause ont été condamnés à une peine de 24 mois de prison dont 15 mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Ils devront aussi restituer à la victime ses 20.000 €, plus 3.000 € en guise d’indemnisation pour le préjudice moral.