Économie

Change : pourquoi le dinar algérien baisse face à l’euro

Le dinar algérien poursuit sa baisse face à l’euro sur le marché interbancaire des changes. Ce mercredi 29 juillet, la monnaie unique européenne a franchi le seuil de 150 dinars, à 150,0067.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse du dinar : crise économique, baisse des revenus en devises de l’Algérie, érosion des réserves de change…

Mais l’accélération de la baisse ces derniers jours a également un lien avec la faiblesse du dollar, la monnaie de référence pour le dinar algérien. L’Algérie est un pays mono-exportateur (hydrocarbures) et la majorité de ses facturations se font en dollar.

Dans ce contexte, quand le dollar va mal, le dinar suit dans des proportions parfois plus importantes, la baisse étant amplifiée par les problèmes budgétaires et économiques du pays.

Depuis le mois de mars, le dollar américain a perdu 9 % de sa valeur par rapport aux valeurs de six grandes devises. Il s’apprête à connaître son pire mois depuis 2011, explique l’agence Reuters.

La baisse du dollar s’explique partiellement en raison du fait que les estimations prévoient que l’économie américaine subisse un plus fort impact sur sa croissance que les économies des autres pays à cause de la pandémie du coronavirus.

Signe des inquiétudes autour du dollar, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a mis en avant le risque autour du statut du billet vert en tant que monnaie de réserve, relevant ses prévisions sur l’or pour les douze prochains mois à 2.300 dollars contre 2.000 dollars jusqu’ici.

« De réelles inquiétudes concernant le statut du dollar américain en tant que monnaie de réserve ont commencé à émerger », indique Goldman Sachs. « L’or est la monnaie de dernier recours, en particulier dans un environnement comme celui que nous connaissons actuellement où les gouvernements dégradent leurs monnaies fiduciaires et poussent les taux d’intérêt réels à des niveaux historiquement bas », ajoute la banque américaine

« Ce qui a changé depuis quelques jours, c’est que ce n’est pas seulement l’or qui a grimpé par rapport au dollar, mais presque tout », indique pour sa part un stratégiste de la banque Société Générale, cité par Les Echos.

« Cela s’explique en partie par le sentiment que les États-Unis ont plus de mal à contrôler le virus que d’autres pays, ce qui va entraîner une sous-performance de l’économie américaine », précise-t-on.

« Tant qu’il n’y aura pas de signe de reflux du coronavirus aux États-Unis, le dollar pourra continuer à explorer les profondeurs », estime pour sa part un expert Western Union, citée par Boursorama.

« La difficulté des États-Unis à ralentir la résurgence du virus a sapé la confiance dans l’idée que les responsables politiques pouvaient orchestrer un redémarrage rapide de l’économie », ajoute l’expert.

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