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Chômage, RSA et discrimination : la galère d’une Franco-Algérienne diplômée de Sciences Po

Camélia a envoyé plus de 1.000 candidatures pour des postes d’emploi mais elle n’a reçu aucune réponse.

Chômage, RSA et discrimination : la galère d’une Franco-Algérienne diplômée de Sciences Po
Par olrat / Adobe Stock
Hammad Lilia
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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De nombreux Algériens de France et de Français d’origine ont du mal à trouver un travail. Si les efforts de certains finissent par aboutir, les parcours des autres se heurtent à divers obstacles, dont la discrimination.

Camélia est une Française d’origine algérienne.  Agée de 26 ans, diplômée d’une école supérieure depuis deux ans, elle se retrouve condamnée au chômage et à la précarité. Obligée de vivre avec le RSA, Camélia peine à joindre les deux bouts. Son histoire est rapportée par le journal français Mediapart, ce lundi 23 juin.

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Méritocratie en France : « Je me sens trahie »

La jeune fille est née et a grandi dans une HLM à Lyon. Elle est fille de deux immigrés algériens. Un père routier et une maman femme de ménage. Ce sont ses parents qui se sont sacrifiés pour lui payer ses études dans une école privée catholique.

« Comme dans beaucoup de familles immigrées, l’école, c’est notre seule porte de sortie, donc on met tout dedans parce qu’on n’a pas de capital économique, ni capital culturel légitime », explique Camélia, qui croyait dur comme fer à la méritocratie, avant de tomber de haut.

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« Je vivais avec ce mot. Pour moi, tu as ce que tu mérites. On m’a toujours dit “travaille et tu auras un bon métier”. Aujourd’hui, je me sens trahie et le mot est faible. J’ai des diplômes mais pas de réseau ni de piston », dénonce la Franco-Algérienne.

Camélia a envoyé plus de 1.000 candidatures pour des postes d’emploi mais elle n’a reçu aucune réponse. Elle est désorientée, surtout qu’elle n’a pas l’habitude de l’échec. Pourtant, côté diplômé, elle a des arguments à faire valoir : une année de sciences politiques à l’université et cinq ans à Sciences Po.

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« Ma tête d’Arabe je ne peux pas la changer »

Pour Camélia, la difficulté de trouver un travail vient principalement de ses origines algériennes. « Je peux toujours acquérir de l’expérience mais ma tête d’Arabe je ne peux pas la changer donc c’est foutu… », a-t-elle dénoncé.

Mais aux difficultés de décrocher un travail, s’ajoutent celles de se vêtir, de se nourrir et aussi de payer le loyer. Camélia est donc revenue vivre chez ses parents. Elle essaie de participer, tant bien que mal, aux dépenses familiales avec les 559 € de son RSA.

Mais la jeune fille, qui sort de moins en moins, se retrouve de plus en plus à découvert bancaire. Sa banque l’a même contacté, l’invitant à trouver une solution sous peine de la priver de son autorisation de découvert.

À cause de sa situation professionnelle et économique, Camélia s’isole de plus en plus. Elle ne sort plus avec ses amies, ne va plus en vacances, et ne laisse personne payer à sa place car elle considère que « c’est humiliant ». Elle reste ainsi à la maison et lit des romans, en attendant des lendemains meilleurs.

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