Le premier Salon de l’Algérie en France s’est tenu du 23 au 25 mai au Groupama Stadium à Lyon. Si l’évènement a pour principal objectif de faire connaître l’Algérie sans parler de politique, un média d’extrême-droite ne s’est pas empêché de le relier au contexte actuel entre les deux pays.
Dans un article paru samedi 24 mai, le Journal du Dimanche (JDD), propriété du groupe Bolloré, s’est en effet attaqué au Salon de l’Algérie, accusant les organisateurs d’avoir « mêlé culture, ferveur patriotique et discours politiques ».
Pourtant, « Il ne sera pas question de politique », avait assuré Leïla Mechta, la chargée de communication de l’événement, la veille de l’ouverture du Salon, consciente du contexte des relations diplomatiques et politiques tendues entre la France et l’Algérie.
Ce qui a retenu l’attention du JDD lors de la couverture du Salon de l’Algérie
Organisé par le Collectif des associations franco-algériennes de France (Cafaf), cet évènement placé sous le patronage du consul général d’Algérie à Lyon a connu un succès phénoménal, avec plus de 4500 personnes dans la salle. Dehors, de nombreuses personnes, 1.500 selon le journal local Le Progrès, n’ont pas réussi à visiter le Salon au 2e jour, en raison de la forte affluence du public.
Artisanat, gastronomie, patrimoine, histoire, immobilier, opportunités de partenariat… ont été les principaux thèmes des espaces déployés dans le cadre du Salon de l’Algérie. Le tout dans l’objectif de faire connaître l’Algérie, mais aussi de faire rencontrer des entrepreneurs, des porteurs de projets et des investisseurs basés dans les deux pays.
De tout cela, la couverture faite par le JDD n’a retenu que des aspects superficiels, déviés de leurs contextes, qualifiant le Salon de l’Algérie « d’événement hautement symbolique en pleine crise diplomatique ».
La présence du drapeau algérien et des keffiehs (symbole de soutien à la cause palestinienne) lors de la cérémonie d’ouverture a également été mise en avant dans l’article du média d’extrême-droite.
Tebboune, colonisation française, cause palestinienne…
Le discours d’un responsable du Collectif des associations franco-algériennes de France, dans lequel il a salué la politique du président Abdelmadjid Tebboune, sous les applaudissements et les youyous du public, n’a également pas manqué d’attirer l’attention du média de l’extrême-droite.
L’intervention d’un membre du collectif, appelant la jeune génération à ne pas oublier « le martyre de cent trente ans de colonisation française », n’était également pas au goût du journal français.
Concernant les expositions, bien qu’elles soient riches et variées, touchant plusieurs volets du patrimoine algérien, le JDD n’a retenu que « les articles de mode dite pudique (hijab, burqa, abaya…) », ainsi qu’un « livre ludique intitulé Je n’adore qu’Allah ou la peluche Hamza, le nounours (sans yeux), préféré des jeunes musulmans ».
De même, la couverture du JDD s’est limitée à la présentation d’un projet de collecte de fonds pour la construction d’une mosquée éco-responsable et une exposition de l’ONG Labayka, proposant « des goodies propalestiniens » et des packs de « Cola Palestine, dont 100 % de la recette est reversée à la cause gazaouie ».