Économie

Code-barres : l’Algérie le généralise alors qu’il est voué à la disparition

L’Algérie a décidé de rendre obligatoire l’utilisation du code-barres à partir de fin mars prochain. Or, ce procédé d’identification des produits commercialisés cessera d’exister dans quatre ans.

L’échéance a été réitérée en décembre dernier par le ministre du Commerce, Kamel Rezig. L’obligation avait été instituée en vertu d’un arrêté interministériel datant de mars 2021.

Au cours d’une journée de sensibilisation sur la généralisation du code-barres, dit aussi norme GS1, tenue en décembre dernier à Alger, Kamel Rezig a été formel : à partir du 29 mars 2023, les produits qui ne porteront pas un tel code seront interdits sur le marché algérien.

Aucun produit ne sera exempté de cette obligation, ceux produits localement ou importés, destinés à la consommation locale ou à l’exportation.

A la même occasion, le ministre algérien du Commerce a révélé quelques chiffres qui laissent déduire que l’opération de généralisation est sur la bonne voie. Plus de 11.000 entreprises algériennes se sont conformées au code-barres, désormais apposé sur plus de 500.000 produits.

Le code-barres ne fait pas que simplifier les opérations de paiement au niveau des caisses des supermarchés et des supérettes. Ses avantages sont innombrables. Il constitue aussi un moyen de sécurisation sanitaire des produits et de leur traçabilité, facilitant le rappel de lots par exemple en cas de problèmes de conformité ou de danger pour la santé publique. Il permet aussi de protéger la propriété industrielle et de lutter contre la contrefaçon.

Le code-barres a été conçu au début des années 1950 par deux ingénieurs américains. Il a été progressivement généralisé à partir du début des années 1970 jusqu’à devenir une norme quasi-obligatoire dans le monde entier et sur tous les produits. Il s’agit d’une identification unique pour chaque produit.

Le code-barres sera remplacé par le code QR dès 2027

Le code-barres est composé de chiffres et de barres noires et blanches. L’identification de l’article se fait par la combinaison de ces chiffres et de ces barres. Le nombre de chiffres d’un code-barres est de 8, 12 ou 128 chiffres.

Ceux-ci et les barres noires et blanches représentent toutes les informations liées à l’article, le pays de fabrication, l’entreprise, la nature du produit… Le code est lu à travers son scannage.

C’est l’organisme mondial Global Standards 1 (GS1), basé à Bruxelles (Belgique), qui l’édite.

Le code-barres est généralisé dans le monde entier et fonctionne sans accroc. La décision de l’Algérie de l’imposer à tous les produits est d’autant plus compréhensible qu’elle survient dans un contexte d’efforts pour encourager les exportations hors hydrocarbures et de permettre aux produits algériens de conquérir les marchés mondiaux.

Sauf que le code-barres devrait complètement disparaître dans le monde entier dans quelques années.

Une autre invention est jugée plus efficace car elle permet plus de précision et surtout une plus large utilisation en rendant la lecture accessible aux consommateurs sur leur téléphone portable.

Il s’agit du code QR (Quick response code), un code 2D qui peut contenir un nombre d’informations nettement plus important que le code-barres.

D’où la décision de Global Standards 1 d’abandonner définitivement le code-barres dès 2027 pour le remplacer par le code QR.

Beaucoup se demandent dès lors pourquoi les autorités algériennes ont-elles décidé de généraliser une norme qu’elles seront amenées à abandonner au bout de quelques années seulement.

Entre mars 2021, date de la parution au journal officiel de l’arrêté interministériel le rendant obligatoire, et la tenue d’une campagne de sensibilisation sur le code-barres en décembre 2022, le remplacement de ce dernier a été pourtant évoqué par GS1 et largement rapporté par la presse mondiale.

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