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Combats meurtriers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Karabach

Le gouvernement arménien a décrété « la mobilisation générale » et l’instauration de « la loi martiale » dans un contexte de conflit armé violent entre l’Azerbaïdjan et les séparatistes du Haut-Karabagh (Nagorny-Karabakh) soutenus par l’Arménie, ravivant dans la région un conflit datant de plus de trente ans, rapportent plusieurs médias.

La décision intervient alors que le conflit ouvert s’est déclaré entre les forces armées de l’Azerbaïdjan et celles du Haut-Karabagh, une république autoproclamée ethniquement arménienne qui n’est reconnue par aucun État-membre de l’Onu. Les premiers combats ont été annoncés ce dimanche matin et déjà les deux belligérants font état de victimes militaires et civiles. Au moins 23 personnes ont été tuées, et une centaine d’autres blessées.

Le gouvernement de l’Azerbaïdjan a pour sa part annoncé avoir pris le contrôle d’une demi-douzaine de villages situés sur son territoire qui étaient précédemment sous le contrôle de la « république d’Artsakh », nom que se sont officiellement donnés les séparatistes du Haut-Karabagh.

 « L’armée azerbaïdjanaise combat aujourd’hui sur son territoire, défend son intégrité territoriale, porte des coups dévastateurs à l’ennemi. Notre cause est juste et nous allons vaincre », a déclaré dans ce cadre le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dans une allocution télévisée.

Le ministère de la Défense du Haut-Karabagh a pour sa part annoncé que l’armée séparatiste a détruit quatre hélicoptères, quinze drones et dix tanks d’Azerbaïdjan durant les combats.

L’Azerbaïdjan avait déjà indiqué auparavant qu’un de ses hélicoptères avait été abattu sans faire de victime parmi l’équipage, affirmant que les forces armées avaient détruit douze batteries antiaériennes.

La région du Haut-Karabagh a été le théâtre d’un conflit armé sanglant à la fin des années 1980, au lendemain de la chute du bloc soviétique. D’une durée de six ans, cette guerre avait abouti à un cessez-le-feu en 1994 après avoir causé la mort de 30 000 personnes. Des pourparlers de paix sont au point mort depuis plusieurs années.

L’annonce d’une nouvelle guerre ouverte entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a provoqué de nombreuses réactions au sein de la communauté internationale. Très influente dans la région, fournisseur d’armes pour les deux belligérants, la Russie a dès dimanche matin appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des pourparlers.

La France, un trois co-présidents du Groupe de Minsk supposé chargée d’encourager la recherche d’une résolution pacifique et négociée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a également appelé à « cesser immédiatement les hostilités », se disant « vivement préoccupée par les affrontements d’ampleur en cours au Haut-Karabakh ».

Enfin, un porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part dénoncé sur Twitter une « attaque de l’Arménie ». La Turquie est l’allié traditionnel de l’Azerbaïdjan. Une position réaffirmée ce dimanche par le ministre de la Défense turc qui a fait savoir que la Turquie allait soutenir l’Azerbaïdjan « avec tous ses moyens » et appelé l’Arménie à « cesser son agression ».

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