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Comment les entreprises espagnoles tentent de contourner le blocus algérien ?

Les entreprises espagnoles sont durement touchées par la crise entre l’Espagne et l’Algérie. Leurs pertes ne cessent de se creuser.

Comment les entreprises espagnoles tentent de contourner le blocus algérien ?
Thinhinane Lardjane
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Cela fait maintenant une année depuis la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne, ce qui impacte les entreprises espagnoles qui tentent de contourner le blocus algérien.

En mars 2022, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez qui est également secrétaire général du Parti socialiste PSOE a rompu avec la neutralité historique de l’Espagne sur le conflit au Sahara occidental.

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Le 8 juin 2022, l’Algérie, qui avait déjà rappelé son ambassadeur à Madrid, a annoncé la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne qui a été signé entre les deux pays en 2002.

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Dans la foulée, les transactions commerciales avec l’Espagne ont été suspendues. Cette situation a été préjudiciable pour de nombreuses entreprises espagnoles dont l’Algérie est le principal marché, notamment dans le secteur de l’industrie de la céramique.

Un an après, le journal espagnol La Razón ne voit aucun indice pour le règlement de la crise entre l’Algérie et l’Espagne.

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Pour un homme d’affaires espagnol, cité par le même média ce dimanche, seul un retour à la position initiale de l’Espagne sur la question du Sahara occidental, est à même de faire revenir les relations politiques et commerciales algéro-espagnoles à leur niveau d’avant mars 2022.

« S’il n’y a pas de retour à la position initiale, s’il n’y a pas de marche arrière du gouvernement espagnol, le marché algérien restera fermé. Pour nous, c’est clair », affirme l’homme d’affaires espagnol à La Razón.

Cette issue pourrait se concrétiser le 23 juillet prochain lors des élections générales prévues en Espagne, convoquées par Pedro Sánchez au lendemain de la cuisante défaite de son parti aux élections locales qui ont consacré une majorité de droite sur le plan régional le 28 mai dernier.

Pedro Sánchez se trouve dans une position indélicate. Pour faire barrage à la droite et garder son poste de Premier ministre, il est dans l’obligation de composer avec les partis de gauche, en grande partie opposés à son alignement sur la position marocaine concernant le Sahara occidental.

Sans pacte avec ses alliés de gauche, Sánchez pourrait connaître une nouvelle défaite face à la droite représentée par le Parti populaire, dont le leader, Alberto Núñez Feijóo avait exprimé il y a un an le souhait de rétablir les relations de l’Espagne avec l’Algérie. Depuis, le chef de file de la droite, potentiel futur chef du gouvernement espagnol, n’a plus abordé la question.

Pendant ce temps-là, les pertes des entreprises espagnoles après une année de fermeture du marché algérien se creusent. Au début du printemps dernier, ces pertes se chiffraient à un milliard d’euros, selon La Razón.

L’Algérie intéresse toujours les entreprises espagnoles

Devant l’incapacité des autorités espagnoles à répondre à leurs revendications relatives à des compensations suite aux pertes qui ont suivi la détérioration des relations entre l’Espagne et l’Algérie, les entreprises espagnoles impactées se sont constituées en association pour faire pression sur le gouvernement de Sánchez.

Julio Lebrero, gérant de l’entreprise Alcohemel, président de l’association des entreprises en question, évoque « une injustice ».

« Nos autorités n’ont aucune connaissance de comment fonctionne notre tissu industriel et sur la difficulté d’ouvrir et de consolider un marché », regrette-t-il dans une déclaration au même journal.

De son côté, Alfonso Tapia, homme d’affaires et directeur d’un cabinet de conseil spécialisé dans les relations algéro-espagnoles, pointe « les difficultés » qu’il rencontre depuis le début de la crise entre l’Algérie et l’Espagne.

Sans solutions viables, des entreprises espagnoles soucieuses de ne pas perdre le marché algérien ont carrément délocalisé leur production au Portugal, en Italie et en France pour contourner le blocus algérien sur les produits provenant d’Espagne. Preuve en est que l’Algérie intéresse toujours les opérateurs économiques espagnols.

« L’Algérie représente toujours beaucoup d’opportunités pour les entreprises espagnoles. Les deux pays sont complémentaires. En plus, la relation entre les opérateurs des deux pays est très bonne. Il y a beaucoup d’affinités entre nous », souligne l’homme d’affaires espagnol.

Le gouvernement espagnol évite d’évoquer publiquement la crise avec l’Algérie. Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares n’a plus abordé le sujet de manière officielle depuis le mois de janvier 2023, note La Razón.

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