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Conférence nationale de la société civile : « Nous devons sortir la tête haute de la crise »

Conférence nationale de la société civile : « Nous devons sortir la tête haute de la crise »

Une conférence nationale des dynamiques de la société civile s’est tenue, ce samedi 15 juin, au siège du CNAPEST, à Alger, en présence de plus de 200 participants.

Une feuille de route a été présentée comme l’aboutissement d’un débat intense organisé depuis le 18 mai 2018 à l’initiative de la Confédération des syndicats autonomes (CSA).

Outre la CSA, les dynamiques de la société civile sont composées du Collectif de la société civile pour la transition démocratique, le collectif Amel des associations religieuses, le Forum civil pour le changement et le collectif de l’Association des Oulémas.

Sadek Dziri, président de l’UNPEF (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation, qui a dirigé les travaux d’une conférence, a déclaré que « le consensus » autour de la feuille de route n’a pas été facile compte tenu de divergences d’opinion sur la manière de sortir de la crise politique actuelle. « Certains ont estimé qu’il fallait aller vers l’élection présidentielle et d’autres ont proposé l’élection d’une Assemblée constituante avec de revenir au processus électoral », a-t-il expliqué.

Après la présentation de l’Initiative, qui porte notamment sur la désignation d’une personnalité nationale ou une instance présidentielle consensuelles pour diriger la période de transition pour une période « allant de six mois à une année » avec un gouvernement de compétences nationales et la création d’une instance indépendante pour l’organisation des élections, un débat a été ouvert pour « étudier les mécanismes d’application » de la feuille de route. « Il faut un effort considérable pour concrétiser ces propositions. Nous serons confrontés à de grands défis », a prévenu Sadek Dziri.

« Une justice qui a retrouvé sa place »

Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins, a salué l’action menée actuellement par la justice contre la corruption, « une justice qui a retrouvé sa place ».

« La démocratie est un exercice difficile qui ne se proclame pas du jour au lendemain. On doit retenir des leçons du caractère pacifique du hirak. L’ANP s’est engagée à accompagner le processus démocratique. Nous devons sortir la tête haute de la crise. Il existe des dangers sur la scène politique et sur le plan économique, il y a un ralentissement », a-t-il dit.

Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, a estimé que l’initiative de la société civile est ouverte à d’autres espaces. « Les revendications du hirak sont politiques. Elles ont commencé par le refus du 5ème mandat pour arriver jusqu’au changement radical du régime. Le hirak a fait tomber un président resté au pouvoir pendant vingt ans et fait annuler deux élections présidentielles d’une manière pacifique. Un hirak qui reflète la conscience politique des Algériens surtout les jeunes. Ils veulent un État démocratique et des libertés. Le peuple est sorti uni et reconnait les différences qui existent au sein de la société et qui sont considérées comme des richesses », a-t-il déclaré. Il a qualifié d’historique la conférence nationale de la société civile.

« Le hirak a libéré tout le monde »

« Le pouvoir a voulu depuis des années casser les partis, les syndicats, les associations… Le hirak a libéré tout le monde. Nous voulons donc jouer notre rôle comme médiateur et force de proposition sur le terrain, mais en aucun, nous prétendons représenter le mouvement populaire (…) nous voulons fournir des mécanismes pour la période de transition pour redonner le pouvoir au peuple », a appuyé Abdelouahab Fersaoui.

Il a prévenu contre la tenue de l’élection présidentielle « dans les conditions actuelles », a appelé à élargir les détenus d’opinion dont Hadj Ghermoul et à défendre la liberté d’expression.

Ahmed Brahimi du Collectif Amel a, pour sa part, prévu que le hirak ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas réalisé tous ses objectifs. Il a salué la réaction positive de l’institution militaire aux revendications populaires qui a été suivi par « la chute du 5ème mandat et par celle des symboles de la corruption ».

« Même les plus optimistes n’avaient pas prévu cela (…) le devoir national nous impose de dire que tous les objectifs ne seront atteints qu’avec une transition démocratique douce qui consacre la volonté du peuple », a-t-il noté.

Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), a, de son côté, observé que pour la première fois dans l’Histoire, l’armée propose de « respecter la Constitution et le peuple refuse ». « Il refuse parce qu’il s’agit de la Constitution de Bouteflika, Ouyahia, Haddad, Kouninef et les autres. Si nous étions allés au 5ème mandat, ils n’auraient laissé aucun sou dans les caisses. Le peuple a raison de demander une période de transition », a-t-il dit.

Meziane Meriane a proposé les noms des anciens combattants de la guerre de libération nationale, Djamila Bouhired et Lakhdar Bouregâa pour conduire la période de transition.

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