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Coronavirus en Algérie : pourquoi le nombre de cas continue d’augmenter malgré le confinement

Coronavirus en Algérie : pourquoi le nombre de cas continue d’augmenter malgré le confinement

Malgré la mesure de confinement total décrété par les autorités, le nombre de décès et de cas contaminés dus au Covid-19 dans la wilaya de Blida demeure important. Des contaminations continuent d’être enregistrées quotidiennement. Hier vendredi, 47 nouveaux cas ont été enregistrés. C’est aussi le cas d’Alger, où le confinement est partiel. 29 nouveaux cas ont été enregistrés vendredi.

Selon les spécialistes, il y a une explication à cela : les résultats du confinement demandent un peu temps, à condition toutefois que la mesure soit rigoureusement respectée par tout le monde.

« Les résultats du confinement sanitaire ne viendront pas après 3 ou 4 jours. À Blida, le confinement sanitaire a été instauré le 23 mars. Il faudra attendre 15 jours à compter de cette date. Cependant, il n’y aura de résultat que si les citoyens respectent toutes les recommandations de ce confinement. Dans le cas contraire, il n’y aura pas de résultat. Par conséquent, nous appelons les citoyens de Blida et des autres wilayas concernées par le confinement partiel à se conformer aux règles de santé et aussi au respect du confinement et de ne pas sortir de la maison qu’en cas de nécessité. C’est ce qui va nous permettre d’endiguer la propagation de ce virus dangereux », a expliqué le professeur Djamel Fourar directeur général de la prévention au ministère de la Santé et porte-parole du comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie du coronavirus dans une déclaration à la télévision.

Pour leur part, les professionnels de la santé déplorent l’attitude des citoyens qui ne se conforment pas aux règles de confinement seul moyen de briser la chaine des contaminations. « Le confinement ne va pas donner de résultats tout de suite. Ce n’est pas parce qu’on a confiné totalement une wilaya et confiné partiellement douze autres que nous aurons une baisse des cas. La circulation du virus est encore active, et pour espérer avoir des résultats il faut que le confinement soit suivi par l’auto-confinement. S’il y a des wilayas qui connaissent un confinement nocturne, il faut que les citoyens prennent des mesures de confinement volontaire. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Dans les grandes villes les citoyens sortent et se rassemblent », relève Dr Bekkat Berkani, président du Conseil de l’Ordre des médecins, interrogé par TSA.

Pour la wilaya de Blida, Dr Bekkat estime que la période de confinement qui a commencé le 23 mars n’est pas suffisante pour voir les premiers résultats. Selon lui, les premiers résultats seront perceptibles après une période de 14 jours.

À Blida justement, placée pourtant en confinement total, « les gens circulent normalement », déplore Dr Mohamed Yousfi chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik. « Vous avez des gens qui vont faire la queue pour acheter la semoule, du pain ou bien à la supérette sans aucun respect de la distanciation sociale. Le confinement doit être bien appliqué pour qu’on puisse voir les bénéfices. Or, les résultats du confinement ne sont visibles qu’au bout de 2 à 3 semaines », poursuit-il.

Dr Yousfi parle de saturation au niveau des services de l’EPH de Boufarik. D’où la nécessité, selon lui, d’ouvrir de nouvelles structures. Il rappelle que l’ensemble des services hospitaliers sont appelés à venir en renfort pour se consacrer à la prise en charge des malades du Covid-19.

S’agissant de l’évolution de la situation épidémiologique, Dr Yousfi estime qu’« il faudra attendre le pic de l’épidémie en espérant qu’on y arrivera avec le moins de dégâts possible ». Selon lui, « le moins de dégâts » passe par le respect total du confinement.

« En respectant le confinement, on aura moins de contaminations et ainsi on aura moins de malades qui arrivent aux hôpitaux. Et en ayant moins de malades qui arrivent à l’hôpital, il y aura moins de cas sévères et donc moins de cas en réanimation et par voie de conséquence on aura moins de décès », explique Dr Yousfi.

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