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Coronavirus en Algérie : quel bilan deux mois après les premières mesures de confinement ?

Coronavirus en Algérie : quel bilan deux mois après les premières mesures de confinement ?

Deux mois après les premières mesures prises par le gouvernement pour endiguer la propagation de coronavirus, les autorités et les spécialistes semblent satisfaites.

Dr Bekkat Berkani juge que la réactivité des pouvoirs publics face à l’épidémie du Coronavirus a été « très précoce ». Il rappelle que le gouvernement a dès le 12 mars pris des mesures préventives contre le virus, à l’instar de la fermeture des écoles et des universités en passant par les centres de formations professionnelles.

Le gouvernement a ensuite pris la décision de fermer les mosquées, de suspendre les transports privés et publics, les lignes aériennes, de fermer les restaurants et les cafés et d’interdire tous les rassemblements.

Dr Bekkat rappelle aussi l’extension des centres de dépistage sur 21 points sur tout le territoire et la mise en application du protocole thérapeutique à base de chloroquine administré « très tôt » aux malades.

« Le traitement (à l’hydroxychloroquine et l’azithromycine) nous a épargné les cas graves », affirme Dr Bekkat. « Le confinement modulé (total pour Blida et partiel pour les autres wilayas) est une autre mesure qui nous a épargné une catastrophe sanitaire pour laquelle, il faut le dire, nous n’étions pas préparés », se félicite-t-il.

En ce qui concerne les mesures « connexes » de santé publique, Dr Bekkat Berkani estime que le véritable challenge aujourd’hui est de faire en sorte que la population porte le masque dans les espaces publics.

« On voudrait bien que le déconfinement se fasse, mais on aimerait que cela se fasse avec la compréhension des citoyens. Quelque part, la balle est dans leur camp », souligne le membre du comité scientifique du Covid-19.

Dr Berkani juge que les services de sécurité peuvent participer activement à faire respecter toutes les décisions du gouvernement à l’instar du port du masque obligatoire par les commerçants et les consommateurs. « Sinon, ce sera de l’encre sur une feuille et le virus continuera à se propager », prévient Dr Bekkat.

Le Pr Mustapha Khiati qualifie, pour sa part, la situation épidémique dans le pays de « stationnaire ».

« Les chiffres de ces tout derniers jours évoluent entre 150 et 180 cas nouveaux dont 80% sont uniquement des porteurs sains, selon les données », explique-t-il.

Pr Khiati vante aussi le protocole thérapeutique adopté par l’Algérie qui « qui a montré son efficacité », grâce son administration précoce, rappelant aussi que le nombre de décès ne dépasse pas une dizaine ces dix derniers jours.

« Deux critères tout à fait positifs », se félicite-t-il, avant de concéder : « On aurait aimé avoir moins de morts mais le comportement de certains citoyens n’ont pas toujours été à la hauteur de la sensibilisation diffusée ».

Le président de la Forem estime que les mesures préventives ont été « anticipatives », enregistrant un bémol relatif au fait que le rapatriement des ressortissants algériens au tout début « n’avait pas obéi à la mise en quarantaine, ce qui explique les cas enregistrés à l’ouest et l’Est à Skikda, etc. » « On aurait dû appliquer le confinement strict au moins dès février après l’apparition du premier cas », signale Pr Khiati.

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