Alors que le risque d’une propagation rapide du coronavirus n’est pas exclu, les professionnels de santé, en première ligne face à la maladie, sont-ils suffisamment protégés ? Sur les réseaux sociaux, des médecins ne cachent pas leur inquiétude. Certains recommandent de ne pas accepter d’exercer sans les moyens de protection, comme les masques.
Au-delà de l’inquiétude légitime des personnels de santé, les mesures de protection à prendre devraient concerner en premier lieu les personnels de santé non seulement pour assurer la bonne marche des services mais aussi du fait que le personnel de santé peut être une courroie de transmission entre des personnes malades et d’autres saines.
« En cas de contamination, un professionnel de santé sera astreint à un repos et à un isolement et dans ce cas on va perdre en termes de moyens humains pour faire face à l’épidémie », constate le docteur Lyes Merabet président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).
Un professionnel de santé contaminé « peut être une source de contamination dans le cas où les précautions nécessaires ne sont pas prises et qu’on n’est pas dotés de moyens de protection », relève le médecin.
Dr Merabet signale que depuis une semaine « il y a une certaine tension au niveau des structures de santé notamment par rapport à la situation qui a évolué ». « Jusqu’à hier, on a enregistré 17 cas confirmés, il faut s’attendre à d’autres cas suspects ou confirmés dans les prochains jours », poursuit-il.
Notre interlocuteur précise que les personnels de santé ne portent pas systématiquement les outils de protection sauf dans les établissements où le risque est avéré. Dr Merabet appelle à ce que les professionnels soient munis de tous les moyens, tout en exhortant ces derniers à ne pas négliger le risque.
« De manière générale, et d’après les échos que nous avons, il y a des moyens qui ont été distribués, en général des masques chirurgicaux », note-t-il.
Selon lui, les masques qui sont préconisés quand des cas suspects sont signalés ou dans une situation de cas confirmés, ce sont de type FFP2 « plus adaptés, munis de filtres à particules et qui sont plus ou moins efficaces. À la condition toutefois que les masques soient changés à chaque 3 ou 4 heures ».
En plus des masques, Dr Merabet appelle à ce que les professionnels de santé soient dotés de lunettes de protection du fait que le virus se transmet aussi par la voie de la muqueuse conjonctivale. Le médecin déplore que les médecins du secteur privé soient les « oubliés » du dispositif mis en place par le département de la santé pour lutter contre l’épidémie du coronavirus.
