La plupart des carrés musulmans sont saturés dans les cimetières français à cause de la pandémie du coronavirus, les pays maghrébins refusant le rapatriement des dépouilles suite au risque sanitaire, rapporte ce mercredi France 24.

En Algérie, les autorités exigent un « certificat de non-contagion » au coronavirus pour accepter qu’un défunt soit rapatrié au pays. « Le Maroc et la Tunisie ont suspendu les rapatriements des corps, l’Algérie fait des exceptions, sauf pour les morts du Covid. Et pour les pays de l’Afrique subsaharienne, il n’y a pas plus de trafic aérien », explique le responsable des pompes funèbres musulmanes Al Janaza, à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis), ajoutant que seuls des vols cargo sont maintenus vers la Turquie.

Ce responsable se dit « débordé par les appels. Il y a beaucoup de décès, on doit gérer les émotions des familles, les rassurer et surtout essayer d’enterrer rapidement » comme le prescrit le rite funéraire musulman. Un proche d’une victime décédée explique qu’il s’est écoulé « presque 15 jours entre le décès et l’inhumation, alors que dans la tradition, c’est trois jours ».

« En temps normal, environ 80 % des défunts se font enterrer dans leur pays d’origine », explique Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) cité par la même source, qui indique « la première génération préfère être inhumée près des parents ».

Pour M. Moussaoui, la crise du coronavirus « vient révéler le manque de carrés musulmans » en France. Ces espaces dédiés sont évalués à « environ 600 », sur 35 000 cimetières. Le président du CFCM précise que les tensions ont été constatées es cimetières dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, « là où la population musulmane est concentrée ».