Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu, ce mercredi 15 avril, que la crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus pourrait causer des mouvements de contestation sociale dans certains pays dans le cas où les mesures mises en œuvre pour tenter d’en atténuer l’impact seraient jugées insuffisantes ou inéquitables par la population, rapporte l’agence Reuters.
Les mesures drastiques de confinement en vigueur dans de nombreux pays rendent pour l’instant la tenue de manifestations peu probables, mais des troubles pourraient émerger lorsque la crise sanitaire semblera être maîtrisée, a déclaré Vitor Gaspar, directeur du département des finances publiques du FMI, dans un entretien à la même source.
Ces troubles sont d’autant plus probables que de nombreux pays ont été le théâtre de mouvements sociaux de contestation tout au long de l’année 2019, souligne la même source. « L’objectif est de soutenir et de protéger les personnes et les entreprises qui ont été affectées par le confinement » afin d’éviter la résurgence de tels troubles, estime M. Gaspar.
Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent échanger avec les populations concernées afin de s’assurer de leur soutien dans la lutte contre la propagation du virus, préconise le directeur du département des finances publiques du FMI.
« Si cette crise est mal gérée et que des citoyens estiment que leur gouvernement n’a pas fait assez pour les aider, des troubles sociaux pourraient émerger », estime pour sa part Gita Gopinath, cheffe économiste du FMI. Pour éviter de tels troubles, Mme Gopinath juge indispensable que la communauté internationale apporte son soutien aux pays les plus pauvres, notamment par des aides financières et des allègements de dette.
« Les vulnérabilités sont élevées dans certains pays, particulièrement ceux avec de hauts niveaux de chômage et une faible croissance », a fait savoir quant à lui Jihad Azour, directeur du FMI pour la région Moyen-Orient et Asie centrale, dans un entretien accordé à la CNBC.
M. Azour a également mis en garde contre la possibilité de troubles civils, alors que certaines économies de la région subissent des tensions causées par « le double choc » du coronavirus et de l’effondrement des cours du pétrole.
