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Coronavirus : le point sur la recherche de traitements et vaccins

Coronavirus : le point sur la recherche de traitements et vaccins

La recherche scientifique continue en quête d’un traitement et un vaccin définitifs contre le coronavirus Covid-19, ayant provoqué plus de deux millions de cas de contamination et causé plus de 126 000 morts à travers le monde, rapportent plusieurs médias.

En France, trois médecins généralistes pensent avoir trouvé un possible remède au coronavirus Covid-19, rapporte Le Parisien. N’étant pas autorisés à prescrire de la chloroquine, ce trio de généralistes a testé un traitement sur plusieurs centaines de patients de manière redoutablement efficace, selon la même source.

« Comme on ne pouvait pas utiliser l’hydroxychloroquine, on s’est demandé si l’azithromycine ne pourrait pas être la base du traitement », explique le Dr Denis Gastaldi. « L’azithromycine a l’avantage d’être un antibiotique, mais d’avoir aussi une action sur les virus et une activité anti-inflammatoire sur le parenchyme pulmonaire (le tissu fonctionnel des poumons, ndlr) », fait savoir le médecin.

Les premiers résultats seraient particulièrement encourageants. « Depuis quelques semaines, nous avons tous les trois prescrit ce traitement à tous nos patients atteints du coronavirus », indique le Dr Gastaldi. « Pour ma part, cela représente plus de 200 patients. J’ai eu seulement deux cas graves nécessitant une hospitalisation et qui sont sortis depuis. […] Si on se fie aux données connues sur la maladie, sur, au minimum, 200 cas, on aurait dû avoir au moins deux décès et une quarantaine d’hospitalisations », précise-t-il. Son collègue Jean-Jacques Erbstein affirme quant à lui avoir expérimenté cette formule depuis deux semaines, et n’avoir eu « ni décès ni hospitalisation ».

Selon ces médecins, ce traitement à base d’azithromycine doit être pris « dès les premiers symptômes ». Néanmoins, plusieurs détails invitent à la prudence comme le fait qu’il n’y ait une absence d’étude sur ce traitement ou encore que les cas traités n’ont pas été testés positifs au Covid-19.

Alors que l’hydroxychloroquine maintient son statut de favori comme traitement au coronavirus, un autre antiparasitaire a été avancé comme pouvant aider à soigner les malades atteints, rapporte Top Santé. Il s’agit de l’ivermectine, qui a fait l’objet une étude publiée dans la revue scientifique Antiviral Research, par la Monash University de Melbourne en Australie.

Pour l’heure, seule une expérience in vitro a été réalisée, mais les résultants ont montré que 99,98% de charge virale du Covid-19 a été éliminée grâce à la molécule ivermectine, un antiparasitaire utilisé pour combattre la gale ou le paludisme, et ce, en 48h seulement.

De plus, cette molécule est classée par l’OMS comme un médicament « sans danger et peut être utilisé à grande échelle » contre la cécité des rivières, une maladie transmise par une piqûre de petite mouche noire dans certains cours d’eau. L’idée étant qu’elle développe des effets secondaires moins sévères que la chloroquine. Cette molécule devra cependant être testée sur des animaux avant d’être étudiée sur des humains.

De son côté, le remdesivir a permis une amélioration clinique chez 68% des patients d’une étude parue dans le « New England Journal of Medicine », rapporte le quotidien du médecin. 53 patients hospitalisés pour une forme sévère de Covid-19 ont reçu l’antiviral dans le cadre d’un usage compassionnel (fourni par le laboratoire Gilead) entre le 25 janvier 2020 et le 7 mars 2020, aux États-Unis, au Canada, en Europe et au Japon.

Tous les patients inclus avaient une infection confirmée au Covid-19 et une saturation en oxygène inférieure ou égale à 94% avec ou sans assistance en oxygène. À l’inclusion, 57% des patients (30/53) bénéficiaient d’une ventilation mécanique et 8% (4/53) d’une oxygénation extracorporelle par membrane (ECMO). Au total, 47% des patients (25/53) ont pu sortir de l’hôpital, et 13 % (7/53) sont décédés, la mortalité étant plus élevée chez les patients bénéficiant d’une ventilation invasive, précise la même source.

Transfusion du plasma de personnes guéries

L’Etablissement français du sang (EFS) a quant à lui débuté mardi 7 avril un essai clinique consistant à transfuser le plasma de personnes guéries du Covid-19 depuis deux semaines vers des personnes toujours malades, rapporte Business Insider, rappelant l’essai clinique européen, incluant 3 200 patients et baptisé « Discovery » ayant été lancé le 22 mars 2020 dans au moins sept pays européens.

« Il est encore trop tôt pour connaître les molécules qui marchent et ne marchent pas. Pour les essais cliniques, traiter suffisamment précocement les patients et inclure suffisamment de patients, de différentes tranches d’âge notamment, est essentiel. Les éléments qu’on a pour l’instant concernent principalement les effets sur la charge virale des patients, mais il faudra attendre de voir l’effet thérapeutique et le devenir du patient à moyen terme. Notamment sur la toxicité des composés », a expliqué Etienne Decroly, chercheur CNRS au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques, cité par la même source.

Pour ce chercheur du CNRS, il est fort probable qu’il soit nécessaire d’utiliser à moyen terme « des stratégies combinées qui seraient plus efficaces qu’un seul médicalement. Ça a été le cas notamment pour le VIH [ndlr : avec la trithérapie et qui comprend trois principes actifs agissant différemment] ou l’hépatite C. L’idée est d’attaquer le virus par tous les fronts, d’entrer par plusieurs portes, au lieu d’agir sur une seule étape », avance Etienne Decroly.

Une autre piste de traitement évoquée est celle du tocilizumab, rapporte l’internaute. Certains patients gravement atteints par le nouveau coronavirus présentent un syndrome d’orage cytokinique. Cette pathologie est une réaction inflammatoire excessive notamment liée à un excès d’interleukine-6 (une protéine sécrétée par les lymphocytes qui activent la réaction immunitaire). Pour éviter une réponse immunitaire excessive, des molécules inhibitrices d’interleukine-6 pourraient être administrées. Le traitement privilégié serait le susnommé tocilizumab, commercialisé par le laboratoire Roche sous le nom RoActemra.

Une étude chinoise — qui n’a pas encore été publiée — fait état de ce protocole. « Une dose unique de tocilizumab a été utilisée chez 21 patients en Chine souffrant d’un syndrome respiratoire sévère au cours d’une infection au CoviD-19, à la dose de 400 mg par voie intraveineuse, en plus d’un traitement de routine. En quelques jours, 90% des patients se sont rétablis et les opacités pulmonaires ont disparu », Julien Lion, post­doctorant au sein d’une unité de recherche Inserm de l’Hôpital Saint-Louis, cité par la même source.

En ce qui concerne un vaccin contre le coronavirus, il n’existe pas encore mais une trentaine de start-up et entreprises travaillent à la conception d’un vaccin contre ce nouveau coronavirus en se basant sur une nouvelle stratégie vaccinale consistant à injecter directement un ARN [Ndlr : un morceau de patrimoine génétique] synthétique chez l’homme, qui va permettre à l’organisme de produire directement une des protéines du coronavirus. L’objectif étant que le patient développe une résistance spécifique au virus en produisant des anticorps neutralisants contre cette protéine.

L’Institut Pasteur français a entamé l’élaboration d’un vaccin à partir du virus atténué de la rougeole. La société allemande, CureVac, espère de son côté lancer ses premiers tests d’ici juillet et mettre sur le marché un vaccin à l’autonome. Anges, un laboratoire japonais, va quant à lui prochainement tester un vaccin ARN sur des animaux. Enfin, l’entreprise américaine Johnson & Johnson a sélectionné un vaccin-candidat qui sera expérimenté sur l’être humain d’ici septembre, avec une mise sur le marché est prévue début 2021.

La Chine annonce des essais cliniques sur l’homme

Mardi, la Chine a annoncé avoir approuvé des essais cliniques sur l’homme pour deux vaccins expérimentaux supplémentaires afin de lutter contre le nouveau coronavirus. Les deux vaccins utilisent des agents pathogènes inactivés, a expliqué Wu Yuanbin, un responsable du ministère chinois de la Science et de la Technologie, lors d’un point de presse, rapporte le Journal de Montréal.

«La vaccination de sujets durant la phase 1 des essais cliniques et le recrutement de volontaires pour la phase 2 des essais cliniques a commencé le 9 avril», en ce qui concerne ce vaccin, a dit M. Wu. «Il s’agit du premier vaccin contre le coronavirus au monde à entamer les études cliniques de phase 2».

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