Société

Coronavirus : les discours pleins de gravité des dirigeants européens

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a prévenu, samedi, que « le pire est à venir » pour son pays dans sa lutte contre l’épidémie du coronavirus, tandis que le président français Emmanuel Macron a fait savoir ce dimanche que « la vague est là », alors que le Premier ministre italien Giuseppe Conte a estimé qu’il s’agit de la crise la plus grave traversée par son pays depuis la deuxième guerre mondiale.

« Nous sommes dans un moment critique, et des moments plus durs encore nous attendent », a affirmé Pedro Sanchez dans une allocution télévisée diffusée ce samedi, citée, ce dimanche, par Franceinfo. « Malheureusement le pire est à venir », a prévenu le Premier ministre espagnol, estimant que l’épidémie du coronavirus « va tester nos capacités physiques et morales ».

Le chef du gouvernement espagnol a dans ce contexte annoncé une série de mesures visant à lutter contre l’épidémie. Plus de 50 000 soignants, étudiants en médecine ou retraités ont ainsi été appelés en renfort, tandis que plus d’un million et demi de masques seront distribués dans les prochaines heures pour faire face à la pénurie de masques et le manque d’équipements. L’Espagne attend également la livraison de plusieurs centaines de milliers de kits de détection rapide.

L’armée déployée à Madrid

L’armée espagnole a également été déployée dans la capitale Madrid, qui concentre plus de la moitié des cas de contamination. Elle sera chargée de désinfecter gares et aéroports ainsi que monter des hôpitaux de campagne. 1 400 lits vont notamment ouvrir dans la première phase, dont 96 pourront accueillir les soins intensifs.

Les hôtels ont quant à eux tous fermé. Certains sont médicalisés, d’autres accueillent les personnels soignants pour leur permettre de se reposer sans prendre le risque de contaminer leurs proches. L’Espagne recense pour l’heure officiellement plus de 28 500 cas, dont 1720 morts.

En France, le président Emmanuel Macron a indiqué ce dimanche au sujet de l’épidémie du coronavirus que « la vague est là », estimant que son pays n’est « pas au bout de ce que cette épidémie va nous faire vivre ».

« C’est une guerre, elle va durer »

« La vague est là. C’est une guerre, elle va durer », a estimé le président français dans un entretien accordé ce dimanche au JDD. « Nous devons faire face à l’urgence sanitaire, protéger les plus faibles, nos aînés, et ensuite notre système de santé lui-même. Mais aussi prendre en charge toute la société, son stress et sa capacité à vivre cette pandémie en tant que nation », a préconisé Emmanuel Macron.

« Nous allons affronter une crise financière sans précédent, une crise de l’économie réelle. Nous ne sommes pas au bout de ce que cette épidémie va nous faire vivre », a estimé le président de la France.

« La crise la plus grave » jamais traversée par l’Italie

En Italie, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a annoncé ce samedi la fermeture de « toute activité de production sur le territoire qui ne serait strictement nécessaire, cruciale et indispensable afin de nous garantir les biens et services essentiels », rapporte Franceinfo.

« On ne peut pas cacher la réalité qui est chaque jour sous nos yeux. C’est la crise la plus grave traversée par le pays depuis la deuxième guerre mondiale », a déclaré Conte. « Les mesures adoptées demandent du temps avant de produire leurs effets. Nous devons continuer à respecter toutes ces règles avec patience et confiance », a-t-il ajouté.

« Elles sont sévères, je le sais, mais nous n’avons pas d’alternative. On doit résister, c’est le seul moyen de nous protéger ainsi que ceux que nous aimons », a souligné le Premier ministre italien, rappelant que le « sacrifice de rester à la maison est minime par rapport à celui que font d’autres concitoyens, qui prennent beaucoup plus de risques » à l’image des médecins, infirmiers, forces de l’ordre, forces armées, employés des supermarchés et autres pharmaciens.

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