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Coronavirus : les médecins libéraux en ordre dispersé

Coronavirus : les médecins libéraux en ordre dispersé

Faute de moyens de protection contre le nouveau coronavirus Covid-19, des médecins libéraux ont fermé leurs cabinets, d’autres ont opté pour la téléconsultation. Une autre frange de médecins privés a choisi de continuer à accueillir leurs patients dans leurs cabinets.

Le président du Syndicat national des médecins libéraux (SNML), Dr Mustapha Benbraham, regrette que les kits de protection promis par les autorités font toujours défaut. Il rappelle avoir adressé au ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique un courrier suivi d’une réunion le 19 mars pour discuter de la question.

« Depuis, il ne se passe rien. Si on n’arrive pas à doter un médecin en kits pour prendre en charge ses malades, on n’a absolument rien à lui demander », note Dr Benbraham.

Il ajoute que le credo chez les médecins libéraux est que « ceux qui ont les moyens et qui veulent maintenir leur activité sont libres. Et que ceux qui n’ont pas les moyens adéquats de protection et qui ne veulent pas exposer leurs malades, leurs familles et leur vie, en leur âme et conscience qu’ils s’arrêtent ».

Dr Benbraham estime qu’il relève de la responsabilité de l’Etat de doter les médecins en kits de protection. « Tout a été concentré au niveau de la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux). Et quand vous vous approchez de la PCH, vous avez droit à des bavettes folkloriques qui servent beaucoup plus le malade que le médecin. Conformément aux recommandations en matière de Covid-19, les médecins ont besoin de bavettes FFP2 », signale le président du SNML.

Le Dr Benbraham qualifie d’ « offense » que d’inviter un médecin à prendre 4 bavettes chirurgicales. « A Tipaza, les médecins libéraux ont eu droit à 22 bavettes chacun. Le médecin de Tipasa est plus heureux que celui de Skikda qui, lui, n’a eu que 4 bavettes », ironise Dr Benbraham qui avoue que son syndicat s’est « débrouillé pour acheter à droite et à gauche » des sur-blouses, des visières et des lunettes et bavettes. « Mais avec la pénurie des FFP2 c’est une calamité », déplore-t-il.

La « situation s’améliore », selon la SAMG

Même constat du côté de la Société algérienne de médecine générale (SAMG) même si son président reconnaît une certaine amélioration. « On a installé des pharmaciens référents pour approvisionner les médecins en moyens de protection, à l’exemple de la wilaya de Bouira où c’est la Direction de la santé locale qui a ramené une quinzaine de bavettes pour chaque médecin, c’est tout. Mais les bavettes ne protègent pas tellement le médecin, je dirais même que c’est le minimum », souligne à TSA Dr Abdelkader Tafat.

Le président de la SAMG regrette que « les médecins libéraux ont été quelques peu écartés » du dispositif national de lutte contre le Covid-19. « Donc, chaque médecin agit selon ce qu’il voit, il prend ses précautions. Lorsqu’il détecte un malade positif au Covid-19, il l’envoie à l’unité Covid de l’hôpital », fait-il observer. « La SAMG regroupe des médecins du secteur public qui eux n’ont pas de problème à ce niveau-là, mais les médecins libéraux se débrouillent comme ils peuvent en achetant par leurs propres moyens », affirme Dr Abdelkader Tafat.

Le président de la SAMG assure néanmoins que les conditions se sont améliorées dans certaines régions, à l’exemple de la wilaya de Tizi-Ouzou où le Conseil de l’ordre de la section ordinale a de sa propre initiative acquis des moyens de protection qu’il est en train de distribuer aux médecins qui dépendent de la section ordinale de Tizi-Ouzou.

« Dans les autres régions, il est désormais plus facile de trouver les moyens de protection au niveau des pharmacies contrairement à la période précédente », soutient-il. S’agissant des cabinets fermés, Dr Tafat assure que les médecins libéraux travaillent pour la plupart d’entre eux, hormis ceux qui sont confinés après avoir été en contact avec des cas patients suspectés d’être atteints au Covid-19.

Selon Dr Tafat, la majorité des médecins libéraux ont ouvert leurs cabinets, estimant à seulement 10% le nombre de cabinets fermés depuis le début de l’épidémie.

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