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Coupures d’Internet pendant le Bac : les critiques se multiplient

Coupures d’Internet pendant le Bac : les critiques se multiplient

Internet est de nouveau fortement perturbé pendant le déroulement des examens du Bac en Algérie (11 juin – 15 juin). L’accès au réseau est même parfois impossible durant une partie de la matinée et de l’après-midi.

En plus des coupures d’Internet, les autorités ont annoncé des poursuites judiciaires contre les tricheurs. Des condamnations à de la prison ferme pour tricherie ont été prononcées par de nombreux tribunaux du pays durant les deux premiers jours du Bac.

En vigueur depuis plusieurs années, la solution radicale de couper Internet ne fait pas l’unanimité en Algérie. L’ancien président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a fustigé cette décision.

« Si nous avions une vraie économie, quelles seraient les pertes engendrées par les coupures d’Internet pendant les cinq jours du Bac ? Si nous avions un État de droit, quelles seraient les compensations accordées aux entreprises impactées ? », a réagi Abderrazak Makri sur sa page Facebook en rappelant la promesse du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui avait déclaré en 2020 la fin des coupures d’Internet pendant le Bac.

Bac : lutter contre la triche autrement

Contacté par TSA, l’expert en technologies de l’information Younes Grar affirme « ne pas comprendre comment on procède à l’impression des sujets à Alger pour ensuite les expédier par route ou par avion à des centaines voire des milliers de kilomètres parfois ».

« C’est là où surviennent les fuites. Il est possible d’imprimer les sujets partout. Pourquoi s’y prendre de la sorte ? Il y a nécessité de revoir la confection des sujets », poursuit-il.

Tout comme l’ont recommandé des syndicats de l’Éducation, Younes Grar a évoqué la solution des brouilleurs pour lutter contre la triche au Bac via Internet.

« On en fait trop avec le Bac. C’est un simple examen qui a même été supprimé dans certains pays. On peut utiliser des brouilleurs au lieu de pénaliser toute une société. Les pertes économiques sont importantes. Le quotidien des gens est bouleversé », a-t-il dénoncé.

Tout en rappelant avoir plaidé pour que les autorités trouvent d’autres solutions, le président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi, aborde l’aspect commercial lié aux coupures d’Internet pendant le Bac.

Pour Mustapha Zebdi, les opérateurs de téléphonie doivent « indemniser leurs clients ». « Un client paie pour un débit déterminé ou bien pour une durée, il n’est pas possible de le priver de son droit pendant cinq jours sans l’indemniser ».

Les trois opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Ooredoo) et Algérie Télécom, monopole public de l’ADSL, gardent étrangement le silence sur ces coupures.

De son côté, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, a pointé dimanche le problème de connexion à Internet qui a perturbé le travail de collecte d’information auprès des délégués dans les différentes wilayas du pays.

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