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Covid-19 en Algérie : les chiffres des contaminations « ne reflètent pas la situation réelle »

Covid-19 en Algérie : les chiffres des contaminations « ne reflètent pas la situation réelle »

Les chiffres des contaminations au Covid-19 annoncés quotidiennement ne reflètent pas « la situation réelle » en Algérie, estime Dr Lyes Merabet président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).

« Ces chiffres concernent les malades qui ont bénéficié d’une PCR et qui est revenue positive. Autrement 50 % des malades sinon plus sont diagnostiqués à travers le scanner et sont mis sous traitement. Le bilan journalier ne comptabilise pas ces malades. Par conséquent, si nous avons 500 cas positifs annoncés il faudrait avoir en tête 1 000 nouveaux cas aujourd’hui et pas 500 », explique à TSA le praticien.

Dr Merabet reconnait que la mise en place « très tôt » du protocole thérapeutique hydroxychloroquine associée à l’azithromycine élargi aux cas légers a épargné à l’Algérie des pertes en vies plus importantes.

« C’est ce qui a participé à réduire la proportion des cas compliqués et qui arrivent en réanimation. Et aussi à ramener le pourcentage des décès à un niveau sans commune mesure avec les situations qu’ont connues d’autres pays qui comptaient par centaines voire par milliers leurs décès », soutient Dr Merabet.

La situation épidémique est « inquiétante »

Le président du SNPSP affirme que la situation épidémique actuelle est « inquiétante » mais elle est susceptible d’être redressée en tirant des leçons des erreurs passées.

« La situation est inquiétante, on ne peut pas dire le contraire. Mais je pense qu’on peut la redresser à condition de ne pas refaire les mêmes erreurs. Je prends le cas de certaines wilayas de l’intérieur et du sud du pays qui sont en train de gérer la situation de la même manière avec laquelle elle a été gérée à Blida au début ou encore à Alger et ailleurs », relève Dr Merabet.

Il fait notamment référence au fait de procéder à l’ouverture de services Covid dans chaque établissement de santé.  « Ce n’était pas la bonne solution », tranche-t-il.

« Nous avons par cette démarche non seulement amputé des lits de malades à d’autres services mais on les a aussi contraints à réduire au minimum leurs activités, en pensant que ce serait pour une ou deux semaines, alors qu’on en est à six mois. De la même manière on est en train d’entraver la bonne marche des activités avec des malades en attente d’interventions chirurgicales, ou des malades chroniques qui ont besoin d’être soignés en milieu hospitalier », critique le praticien.

Et d’ajouter :  « En optant pour l’ouverture de services Covid au sein des établissements hospitaliers on mélange les circuits de prise en charge. Par conséquent, on ne peut pas éviter la contamination surtout avec les mêmes personnels ».

« Un personnel qui travaille dans un service pédiatrie n’a pas à se mélanger avec un autre personnel qui travaille dans un service Covid », recommande-t-il. « Tant qu’on ne s’organise pas de cette manière, on ne peut pas juguler l’épidémie », prévient-il.

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