Société

Covid-19 : la cadence de vaccination en Algérie et dans le monde

L’Algérie ambitionne de vacciner 70 % de sa population contre le Covid-19 en 2021, selon le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid. Au rythme actuel de la campagne de vaccination, cet objectif est-il réaliste ?

Lancée le 30 janvier, cette campagne est contrariée par des problèmes d’approvisionnement des vaccins commandés par l’Algérie. Le gouvernement n’a pas fait de bilan, mais selon les données du journal américain le New York Times, 75 000 doses de vaccin contre la maladie à coronavirus Covid-19 ont été administrées en Algérie depuis le début de la campagne de vaccination dans le pays.

Mis à l’échelle de la population algérienne qui compte quelque 42 millions d’habitants, le taux de vaccination actuel de l’Algérie est de 0,2 dose par 100 habitants. Il s’agit de l’un des plus bas taux répertoriés par le New York Times dans ses données, rivalisant avec le taux de 0,1 dose par 100 habitants enregistré en Égypte, en Équateur, en Colombie et en Bolivie.

Jusqu’à présent, l’Algérie a reçu un lot de 50 000 doses du vaccin russe Spoutnik V et un autre lot de 50 000 doses du vaccin britannique d’AstraZeneca. Ce jeudi, l’ambassadeur de Chine en Algérie a annoncé que l’Algérie va recevoir dans les prochains jours un lot de 200 000 doses du vaccin de Sinopharm en guise de don.

Ce don chinois a également été confirmé par le ministre de la Santé lui-même, Abderrahmane Benbouzid, qui a indiqué que « l’Algérie recevra, courant février, 200.000 doses du vaccin chinois et 700.000 à 800.000 doses dans le cadre du groupe Covax du vaccin anti-Covid-19 en attendant l’arrivée, ultérieurement, d’autres quantités ».

 La campagne de vaccination en Algérie a débuté le 30 janvier dernier à Blida, il y a de cela 21 jours. La cadence journalière moyenne de l’Algérie s’établit ainsi à plus de 3500 doses par jour. Au même rythme moyen constant, il faudrait compter 23 ans pour administrer une dose du vaccin à 70 % de la population algérienne, soit un objectif atteint à l’horizon 2044. Pour rappel, il faut compter deux doses par personne pour que le vaccin soit efficace dans l’organisme.

Si les doses sont disponibles dès mars, il faudrait vacciner au moins trois millions de personnes par mois ou 100.000 par jour, pour atteindre l’objectif tracé par le gouvernement de vacciner 70 % de la population, soit un peu plus de 30 millions d’Algériens.

| Lire aussi : Covid-19 : comment le virus a mis à nu la vulnérabilité de l’Algérie

Le Maroc devance l’Algérie et la France

De nombreux pays ne partagent pas la situation peu reluisante de l’Algérie. Le Maroc, par exemple, a administré près de 2,4 millions de doses de vaccin contre le coronavirus, selon les données du New York Times. Le taux de vaccination du Maroc s’établit ainsi à 6,6 doses pour 100 habitants. Il s’agit d’un taux plus élevé qu’en France, où 3,5 millions de doses ont été administrées avec un taux de 5,2 doses pour 100 habitants.

Le Maroc a débuté sa campagne de vaccination un jour avant l’Algérie, le 29 janvier dernier, il y a de cela 22 jours. Le voisin de l’Algérie enregistre ainsi une cadence de vaccination journalière moyenne s’établissant à 109 000 doses par jour. À ce rythme, il faudra au Maroc 231 jours environ pour administrer une dose à 70 % de sa population estimée à 36 millions de personnes, soit en octobre prochain.

Cependant, aucun pays ne s’en sort aussi bien que les États-Unis d’Amérique. Alors que le pays compte 328 millions d’habitants, les États-Unis ont déjà administré environ 60 millions de doses de vaccin contre le Covid-19. Le taux de vaccination américain est de 18 doses pour 100 habitants, l’un des plus élevés du monde malgré sa population énorme.

En outre, une moyenne de 1,5 million de doses de vaccin par jour ont été administrées la semaine dernière aux États-Unis. Si ce rythme est maintenu, les États-Unis parviendront à vacciner 75 % de leur population d’ici neuf mois, selon Bloomberg.

Au total, près de 200 millions de doses de vaccin ont été administrées dans au moins 107 pays jusqu’à présent, soit l’équivalent à 2,6 doses par 100 habitants.

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