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Covid-19 : l’Algérie face à un rebond inquiétant

Covid-19 : l’Algérie face à un rebond inquiétant

Le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 en Algérie remonte de façon inquiétante depuis le début du mois d’avril en cours.

Vers fin mars, l’Algérie était descendue en dessous de la barre des 100 cas de Covid-19 quotidiens pendant plusieurs jours. Le 28 mars, le nombre de nouveaux cas était de 86 et beaucoup avaient entrevu la fin de la pandémie et le retour à une vie normale.

Seuls les spécialistes continuaient à préconiser la vigilance, appelant à ne pas abandonner les mesures de prévention tant que le virus est parmi nous. Et ils n’ont pas tort. La courbe est vite remontée, jusqu’à frôler de nouveau la barre des 200 cas quotidiens vendredi 16 avril (181 cas).

Globalement, l’Algérie présente un bilan positif en matière de gestion de la pandémie. Le nombre total des contaminations depuis plus d’une année (près de 120 000) est très bas aux chiffres de certains pays (l’Inde a enregistré 200 000 nouveaux cas pendant la seule journée du 16 avril). Le bilan des décès (3100 au total) n’est pas catastrophique aussi.

Grâce à des mesures prises au moment opportun, comme la fermeture des frontières décidée en mars 2020, le confinement partiel à domicile et l’imposition de certaines règles de prévention comme le port du masque, l’Algérie s’en sort jusque-là bien.

On a parlé aussi d’une éventuelle « immunité collective » qu’auraient acquise les Algériens et qui fait que les contaminations se maintiennent pendant plusieurs mois à des niveaux bas.

Mais cette nouvelle hausse qui dure depuis le début du mois inquiète au plus haut point. En attendant d’éventuelles décisions des autorités politiques, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et préviennent contre une situation qui risque d’être compliquée si le protocole sanitaire continue à être ignoré comme il l’est depuis quelques semaines.

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Une situation paradoxale

Car, semble-t-il, c’est de là qu’est venue la recrudescence. Les citoyens se sont mis à moins observer les mesures barrières à mesure que baissait le nombre de nouveaux cas annoncé quotidiennement. Le port du masque est presque totalement abandonné dans l’espace public.

Ce relâchement est survenu au moment où, au contraire, la vigilance devait être renforcée, c’est-à-dire dans une conjoncture de réouverture de nombreux espaces publics fermés depuis le début de la pandémie.

La situation est paradoxale et ne pouvait déboucher que sur une nouvelle hausse des contaminations : les Algériens respectaient scrupuleusement le port du masque lorsqu’ils ne sortaient que pour travailler ou faire les courses, et l’ignorent maintenant qu’ils sont amenés à se rencontrer dans les salles de spectacle, les mosquées, les marchés et autres lieux publics.

Les spécialistes qui mettent en garde quotidiennement contre le relâchement, notent à juste titre que l’Algérie n’a pas le droit à l’erreur, à cause de son retard énorme dans la vaccination.

La campagne, lancée samedi 30 janvier officiellement, n’a pas atteint une infime partie de ses objectifs. Les autorités ont annoncé que 70 % de la population seront vaccinés à la fin de l’année, mais en deux mois et demi, les chiffres qui fuitent çà et là sont dérisoires (on parle de 0.43 %).

En cause, les très faibles quantités de doses de vaccins reçues par l’Algérie. Avant le dernier, où 364.800 doses du vaccin anglais AstraZeneca étaient réceptionnées début avril, l’Algérie n’avait reçu que 300.000 doses réparties entre les vaccins russe, chinois et anglais.

Les ratages de la campagne de vaccination étaient jusque-là couverts et pondérés par le ralentissement de la propagation du virus pendant plusieurs mois, mais l’équation risque de changer si la tendance en cours à la hausse se confirme.

Enfin, même si cela s’avère une fausse alerte, les Algériens ont besoin d’être vaccinés en prévision de toute éventuelle évolution de la situation à l’avenir, mais aussi pour disposer du passeport vaccinal que de nombreux pays du monde commencent déjà à exiger des voyageurs.

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