Économie

Covid-19 : l’Algérie lance la production du vaccin Sinovac

C’est maintenant une quasi-certitude, l’Algérie ne dépendra plus de l’importation pour disposer des quantités nécessaires du vaccin anti-covid-19. Cette dépendance a retardé le lancement de la campagne de vaccination de masse de plusieurs mois.

La promesse de le fabriquer localement, faite il y a six mois, a été concrétisée avec l’inauguration, ce mercredi 29 septembre par le Premier ministre Aymane Benabderrahmane, de la première unité de production du vaccin CoronaVac de la firme chinoise Sinovac, à Constantine.

Comme pour marquer l’importance du projet, M. Benabderrahmane s’est déplacé dans la capitale de l’Est algérien accompagné de plusieurs ministres, dont ceux de l’Enseignement supérieur, de l’Industrie, du Commerce, des Transports, de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique.

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L’unité, sise à la zone industrielle Palma de Constantine et fruit d’un partenariat entre Saidal et Sinovac, produira 1 million de doses au mois d’octobre, deux millions en novembre et 5,3 millions à partir de janvier prochain.

L’idée de lancer la production locale du vaccin anti-covid a germé au printemps dernier, lorsque le pays peinait à acquérir sur les marchés mondiaux les quantités nécessaires pour la concrétisation de son objectif de vacciner 70 % de la population.

Il était d’abord question d’un partenariat avec les Russes pour la production du vaccin Sputnik-V. Même si les autorités ont conclu avec les Chinois, le projet avec les Russes n’est pas abandonné et les négociations « sont toujours en cours », a assuré lundi 27 septembre le ministre de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed.

L’Algérie veut exporter le vaccin anti-covid vers l’Afrique

Selon Benbahmed, l’unité de Constantine pourra produire jusqu’à 200 millions de doses par an, soit une quantité largement supérieure aux besoins du pays, qui sont estimés à 65 millions de doses sur une année.

Le lancement de la production en Algérie répond en fait au double objectif de répondre à la demande locale et d’exporter le surplus vers les pays africains qui demeurent à la traîne en matière de vaccination, faute de quantités suffisantes de vaccins.

« C’est une substitution à l’importation et une projection vers l’importation », a expliqué Lotfi Benbahmed lundi dernier à la radio nationale. L’Algérie vise particulièrement l’Afrique où le taux de vaccination est le plus faible au monde.

Au 25 septembre, seuls 6.4 % de la population africaine ont reçu la première dose du vaccin, selon le site OurWorldinData. Le taux est de 47 % en Océanie, 50 % en Asie, 56,5 % en Europe, 58 % en Amérique du Nord et 61 % en Amérique du Sud.

En Algérie, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid s’est contenté d’indiquer cette semaine que 50 % de la « population ciblée » ont été vaccinés, sans avancer de chiffres précis. Outre l’insuffisance des doses jusqu’au début de l’été, la vaccination en Algérie est aussi freinée par la réticence d’une partie de la population.

L’Algérie a lancé sa campagne de vaccination anti-covid le 31 janvier dernier,  mais faute de doses suffisantes, elle n’a pas pu atteindre sa vitesse de croisière. La donne a changé en juillet dernier, avec l’arrivée de millions de doses du vaccin Sinovac, ce qui a permis au gouvernement de lancer une grande campagne de vaccination le 4 septembre dernier, avec l’objectif de vacciner 70 % de la population avant fin 2021.

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