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Covid-19 : le Pr Khiati demande la clarification de la stratégie vaccinale

Covid-19 : le Pr Khiati demande la clarification de la stratégie vaccinale

Le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem, appelle le ministère de la Santé à clarifier et détailler les aspects de la campagne de vaccination contre le Covid-19 qui doit débuter ce mois de janvier.

La campagne de vaccination contre la Covid-19 doit débuter ce mois de janvier en Algérie, mais aucune date n’est encore fixée et le gouvernement n’a pas encore dévoilé sa stratégie. Quel est votre avis ?

Pr Mustapha Khiati. Il est vrai que les grandes lignes de la stratégie ont été données mais les détails les plus importants ne sont pas précisés.

Notamment en ce qui concerne le nombre de doses du vaccin de cette première fournée. On parle de 500 000 doses. Deuxièmement, on ne sait toujours pas quels sont les groupes de personnes qui sont prioritaires, normalement on devrait le dire pour qu’il n’y ait pas de problèmes d’appréciation, etc.

Ensuite, le ministère de la Santé, fort de l’expérience des campagnes de vaccination effectuées au cours des dernières années, dit que nous sommes tout à fait prêts, mais ce n’est pas aussi évident que cela.

Que doit préciser le ministère de la Santé ?

Il appartient au ministère de la Santé de préciser d’abord les points où le vaccin sera disponible, du moins en ce qui concerne la première fournée.

Parce que s’il y a 500 000 doses, celles-ci seront-elles réparties sur tout le territoire national, ou vont-elles concerner un certain nombre de wilayas seulement ? Personnellement, je pense que la logique voudrait que ces doses aillent aux wilayas les plus touchées par la pandémie de Covid-19.

Il faudra en outre identifier les catégories de personnes à vacciner. Troisièmement, le ministère de la Santé a annoncé qu’il y aura des médecins au niveau des polycliniques qui vont suivre l’opération, mais en raison de la possibilité de survenue d’effets indésirables (notamment des allergies), pourquoi ne pas penser à faciliter aux personnes vaccinées de signaler les éventuels effets indésirables. Quatre heures après l’injection, qui doit surveiller ? Qui doit surveiller la nuit et le week-end ?

Une personne vaccinée qui, 23 heures plus tard, se plaint d’une douleur importante à 3h du matin, à qui va-t-elle s’adresser ? Ces aspects-là doivent être clarifiés et détaillés, car il y va de la crédibilité de la vaccination elle-même. La campagne vaccinale n’a pas été précédée par une opération de communication et de sensibilisation. D’autant qu’on sait qu’il y a une certaine retenue d’une partie de la population et qu’il y a tellement d’informations contradictoires qui circulent sur les vaccins et la vaccination. Les gens ne sont pas tout à fait confiants.

Quel est votre commentaire sur le choix du vaccin russe Spoutnik V ?

Ce vaccin est le moins mauvais, il se trouve aujourd’hui qu’il y a très peu de vaccins (mis sur le marché, ndlr). Pour l’instant, il n’y a que les deux vaccins chinois et le russe qui sont sur le plan de la définition les plus proches de la définition de l’OMS du vaccin, car constitués de virus tués. Il y a un troisième vaccin qui pourrait être intéressant, celui d’Oxford-AstraZeneca, également constitué de virus tués, mais il n’est pas encore sur le marché. Pour l’instant, (pour l’Algérie) il n’y a que le vaccin russe.

Pour les vaccins à ARN messager (développés par Pfizer-BioNTech et Moderna), l’Algérie ne va pas les prendre pour deux raisons : d’abord le bénéfice/risque,  puisque personne ne connaît les effets du vaccin. Aussi, il n’a jamais été utilisé chez la femme enceinte même durant la période des essais. Il se pose aussi deux autres problèmes de coût et aussi de logistique puisque ce sont des vaccins qui se conservent à des températures très basses.

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