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Covid-19 : l’interminable attente des Algériens bloqués à l’étranger

Covid-19 : l’interminable attente des Algériens bloqués à l’étranger

Le cri de colère de Toufik Makhloufi, bloqué en Afrique du Sud depuis quatre mois, a de nouveau propulsé sur le devant de la scène la question des ressortissants algériens bloqués à l’étranger.

Dans un post mis en ligne ce samedi 4 juillet, le champion olympique a exprimé sa détresse mais aussi celle de tous les Algériens pris au piège aux quatre coins du monde depuis le début de la pandémie du coronavirus.

« Cela fait quatre mois que je suis bloqué en Afrique du Sud, ni rapatriement ni même un geste qui s’en rapproche de la part de l’État algérien pour me permettre de retourner au pays. Cela démontre que je suis peu considéré, comme citoyen algérien et même en tant que champion olympique qui a hissé haut les couleurs nationales. Si j’ai décidé d’exprimer ce que je ressens, ce n’est pas pour susciter la compassion de qui que ce soit, à quelque niveau que ce soit », a écrit Makhloufi.

Des centaines, peut-être des milliers

Comme lui, ils sont nombreux, plusieurs centaines, peut-être quelques milliers, à ne pas pouvoir rentrer au pays.  Les seules statistiques disponibles sont celles des Algériens qui ont pu être rapatriés depuis fin mars. Mais des recoupements à partir des témoignages partagés dans les groupes spécialisés sur les réseaux sociaux, ils seraient 450 en Arabie Saoudite, 600 en Turquie, au moins 300 au Canada…

Depuis la fermeture des liaisons aériennes et maritimes avec l’étranger, plusieurs vols et voyages par bateau ont été organisés par les autorités algériennes pour permettre aux nationaux de regagner le pays.

Au 13 juin, le porte-parole de la présidence de la République, Mohand Oussaid Belaïd, a révélé qu’entre 12 et 13000 algériens avaient été rapatriés, notamment des pays qui constituent la première destination des Algériens : France, Turquie, Espagne et autres.

Trois facteurs

Mais beaucoup n’ont pas eu la chance d’embarquer. Selon les explications officielles, trois facteurs ont fait que les autorités n’ont pas rapatrié tout le monde.

D’abord, la tentative de certains individus au profil suspect de s’infiltrer parmi les voyageurs réellement bloqués. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a lui-même fait part, lors d’une rencontre avec les représentants de la presse et diffusée sur l’ENTV, de ce problème.

La deuxième difficulté : outre ceux qui sont en nombre dans certains pays, les autres sont éparpillés en petits groupes aux quatre coins de la planète, notamment dans les destinations touristiques, comme les iles indonésiennes, les Maldives…

Enfin, les autorités mettent en avant le fait que les frontières de presque tous les pays étaient fermées (ce qui n’est plus le cas maintenant, notamment pour l’Union européenne qui a ouvert ses frontières pour les voyageurs de 15 pays, dont l’Algérie, depuis le 1er juillet). Néanmoins, la reprise des vols est tributaire aussi d’une décision du côté algérien.

La reprise des liaisons, ultime espoir

Or, le 28 juin, les autorités algériennes ont décidé de maintenir les frontières terrestres, aériennes et maritimes fermées, sans fixer d’échéance pour leur réouverture. La reprise des liaisons demeure l’ultime espoir de ceux qui demeurent bloqués.

Organisés en groupes sur les réseaux sociaux, ils réclament depuis plusieurs mois une solution à leur situation qu’ils disent intenable. Leur nouvelle revendication concerne la réouverture des frontières pour qu’ils puissent rentrer par leurs propres moyens, pour ceux qui en ont.

Beaucoup, par exemple, parmi ceux qui sont bloqués au Canada (300 rien qu’à Montréal selon des recoupements), comptent mettre à profit le reprise des vols de Tunisair pour rentrer au pays via la Tunisie.

Des témoignages partagés, il ressort que beaucoup étaient en voyage touristique, mais certains pour affaire, pour une visite familiale ou pour se soigner. Sans ressources, ils comptent sur l’aide des services consulaires ou des autorités des pays d’accueil, comme en Allemagne où le gouvernement décidé d’octroyer une aide de 400 euros à tous les ressortissants étrangers bloqués, selon le site Jalia.dz, dédié à la communauté nationale à l’étranger.

Auparavant, le gouvernement allemand avait autorisé ceux qui se trouvent dans une telle situation à travailler temporairement, jusqu’au 30 septembre. Néanmoins, assurent certains d’entre eux, ils ne pourront supporter indéfiniment une telle situation, assurant que leur calvaire prendra fin avec leur rapatriement ou la reprise des liaisons aériennes normales.

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