Économie

Covid-19 : près d’un milliard DA de manque à gagner pour la SNTF

Les entreprises algériennes comptent leurs pertes dues au coronavirus. Ce mardi, le directeur général de la SNTF Yacine Bendjaballah, a révélé que le manque à gagner provoqué par l’arrêt des transports publics enregistré par la société s’élevait à près d’un milliard de dinars, soit 50% de son chiffre d’affaire par rapport à la même période de l’année dernière.

« Le calcul de l’impact réel de la pandémie de Covid-19 sur le mouvement des voyageurs et les recettes de la SNTF sera établi à la fin du mois de novembre prochain, lors de l’évaluation annuelle de l’activité » ferroviaire, a expliqué M. Bendjaballah dans une déclaration à l’agence officielle.

La SNTF compte présenter la facture au gouvernement pour la prise en charge de son manque à gagner. Pour cela, une évaluation détaillée des pertes subies durant la période de confinement a été entamée et se poursuit toujours.

« Cette évaluation a été effectuée à la demande du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, pour s’enquérir de la situation des sociétés nationales durant la période de pandémie et examiner les possibilités de leur soutien », précise M. Bendjaballah.

Le chiffre d’affaire annuel de la SNTF est estimé à plus de quatre milliards de dinars provenant du transport de marchandises et de plus de 34,5 millions de voyageurs annuellement à raison de 240 trains/jour en moyenne, a encore précisé M. Bendjaballah.

La valeur des pertes continue d’augmenter quotidiennement, si l’on ajoute les pertes induites par les vols commis contre les structures et les équipements de la société durant la période de confinement, a-t-il souligné.

Le DG de la SNTF a rappelé les mesures prises au titre de la prévention contre le Covid-19, et à leur tête l’arrêt des transports des voyageurs, tous modes confondus, ayant conduit « à la suspension du transport ferroviaire des voyageurs à 100%, contre le maintien de l’activité de transport de marchandises et de produits stratégiques, à l’instar des céréales, du fer et autres, à 100% également ».

Outre le transport de marchandises, la SNTF maintient son service « trains blancs » qui circulent sur les chemins de fer pour préserver leur efficacité et réaliser les missions de contrôle et de maintenance.

La SNTF profite du confinement pour la maintenance des trains et l’aménagement des wagons et des gares pour être prêtes à la reprise du service, directement après le déconfinement, a ajouté M. Bendjaballah.

La SNTF emploie 13.000 travailleurs repartis sur les services de l’administration et de la maintenance, outre ceux chargés de la conduite et de la gestion des trains et de la sécurité et qui perçoivent leur salaire durant toute la période de leur absence dans le cadre du congé exceptionnel payé.

La SNTF a dû accorder un congé exceptionnel à 50% de ses employés notamment ceux de l’administration, avec maintien des travailleurs dans les postes vitaux.

Les structures de la société ont subi plusieurs vols notamment de câbles électriques, groupes électrogènes, batteries, extincteurs, téléphones potables de travailleurs et autres équipements à Alger, Constantine, Annaba et Oran.

Selon M. Bendjaballah, la société a prévu, dans le cadre de son programme annuel, l’acquisition de plusieurs trains, mais la crise sanitaire qui a frappé la majorité des pays du monde, a directement impacté les investissements élaborés, d’où la nécessité de leur révision.

« À la fin de la pandémie, il sera procédé à l’évaluation de la situation ainsi qu’à la prise de mesures…Nous devons nous adapter à la situation. Les pertes sont considérables mais celle du voyageur est plus importante, car incapable de se déplacer en cette conjoncture difficile », a-t-il estimé.

Lundi, le PDG de la SGSIA avait indiqué que le manque à gagner de l’aéroport d’Alger s’élevait à 1,3 milliard de dinars en un mois et demi de confinement.

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