La journaliste franco-libanaise de France Inter Léa Salamé a proposé d’échanger les 9.000 crânes de résistants algériens conservés au Musée de l’Homme avec Boualem Sansal, l’écrivain condamné en Algérie à cinq ans de prison ferme.
Une étrange proposition qui a fait réagir le diplomate algérien Abdelaziz Rahabi. « Une journaliste propose d’échanger les 9.000 cranes d’Algériens conservés au Musée de l’Homme contre la « libération » de Sansal … scandaleux », a dénoncé l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid sur les réseaux sociaux.
Le dérapage de Léa Salama s’est produit lors de son interview avec l’écrivain d’origine algérien Xavier Leclerc qui vient de publier un livre intitulé « Le pain des Français » où il dévoile l’une des facettes méconnues des horreurs commises par l’armée française lors de la conquête de l’Algérie au 19e siècle.
Le romancier qui s’appelle Hamid Aït-Taleb avant de changer de nom pour devenir Xavier Leclerc en 2012, raconte que des ossements de victimes algériennes de la barbarie coloniale furent utilisés dans la fabrication de ce qu’il appelle le « charbon, dit animal », qui va être « utilisé pour plusieurs choses » comme le« raffinement du sucre de betterave pour blanchir la mélasse ».
Crânes algériens contre Boualem Sansal : le grave dérapage de Léa Salamé
Il affirme que l’Emir Abdelkader Abdelkader avait condamné cette pratique qui « relevait du cannibalisme », et interdit aux Algériens de consommer le sucre ainsi produit.
La journaliste Léa Salamé dans une « inconsciente légèreté » et « perdant tout sens de la mesure » et de la « dignité » a proposé d’échanger les 9000 cranes d’Algériennes et d’Algériens « contre …la libération de Boualem Sansal », dénonce l’ancien ministre algérien.
En juillet 2020, la France a restitué à l’Algérie 24 crânes de résistants de résistants algériens à la conquête française.
Pour Boualem Sansal, cet écrivain algérien naturalisé français en 2024, a été arrêté en novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, et placé sous mandat de dépôt. Le 27 mars dernier, le romancier proche de l’extrême droite, a été condamné par le tribunal de Dar el Beida (Alger) à 5 ans de prison de ferme et 500.000 dinars, pour notamment atteinte à l’intégrité du territoire national.
Dans un entretien au site d’extrême droite Frontières en octobre dernier, il a dit qu’une partie de l’ouest algérien appartenait historiquement au Maroc, accréditant ainsi les thèses des expansionnistes marocains qui revendiquent de leurs territoires d’Algérie, de Mauritanie et même du Sénégal.
Many members of Congress have visited the Tindouf camps over the years and met with Polsiario leaders working in the camps. With Chinese and Russian influence mounting across Africa, more should do so to get the facts about the Sahrawi people. https://t.co/guFsrA5qrN
— John Bolton (@AmbJohnBolton) May 29, 2025
Dans une contribution publiée dans le Washington Post mercredi 28 mai, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale aux Etats-Unis a accusé le Maroc d’avoir des visées sur de vastes régions du nord de la Mauritanie et de l’ouest de l’Algérie.
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